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Le Bureau et le Secrétaire

Posté par chevalier dupin, 30 octobre 2008 · 745 visite(s)

les fables de ma loi
Dans le cadre d'un salon au décor bourgeois,
Deux meubles d'importance dans un face-à-face,
Prennent le parti de ne pas rester de bois,
Et de deviser, sans chacun perdre sa place.

" Puisque le fauteuil à toi ne vient se frotter,
Es-tu calme aujourd'hui, toi qui aime à gratter ?"
Dit le Secrétaire si bel en ses tiroirs,
Qu'il se croit être double-fondé de pouvoirs.

" D'ordinaire à la besogne étant un bourreau,
Le maître fait de moi un bureau de travail,
Mais depuis des jours ne me disant rien qui vaille,
D'autre ne me caresse qu'inspiré plumeau !
Autant crier que je n'agis plus qu'en sous-main !
Sous les feux de ma lampe qui se lève tôt,
J'espère reprendre mon office demain.
Cependant, cher ami collègue de bureau,
D'habitude, je te vois moins gonflé d'orgeuil,
A quelque mystère aurais-tu donné l'accueil ?
Une liasse de lettres parfumées d'amour ?
Un code guerrier sans trompette ni tambour ? "

" Voilà chez toi, comme une pie à ta surface,
Qu'apparaît ton côté "buvard impénitent" !
Prends garde qu'un coupe-papier ne le cisaille,
Et d'encre, qu'il t'en goutte une pinte de sang !
Si le tien se lie aux fournitures en pagaille,
Mon doux nom, tu le sais, est tenu au secret ! "

" Si désoeuvré, je pensais te donner le change,
Mais je m'en rends compte, mes questions t'ont vexé.
Tu fumes proprement, c'en est trop étrange ! "

Suivant ces vapeurs n'excluant pas le danger,
Surgissent brigands à l'espionnage agencés.
A l'issue de leur fouille exempte de tendresse,
Le Bureau balayé par une main traitresse,
S'en tire juste froissé dans sa paperasse ;
Tandis qu'un Secrétaire aux multiples fractures,
Béant de toutes parts, ses langues bien pendues,
Regrette amèrement n'avoir eu que factures
A l'instar d'un voisin dont c'est le contenu !

N'est-il donc de vrais secrets inavouables,
N'étant un jour avoués ou dommageables ?