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LE CHENE ET LE ROSEAU : LE REMAKE

Posté par chevalier dupin, 28 janvier 2009 · 495 visite(s)

mes suites impossibles de Jean de la Fontaine
La réminiscence d'une trombe sans-gêne

Dont l'effet simultané déracinait le droit chêne,

Et épargnait le flexible roseau,

Est dans tous les esprits.

Ce qui concerna semblables végétaux,

Reste inconnu, réparons prestement cet oubli.



Malgré la furie des éléments,

Les spectateurs se pressaient

Au bord de l'étang.

Lorsque le roi des arbres fut emporté,

Son dauphin cacha sa peine ;

Préférant ceindre sa verte couronne

Pour, sans tarder hériter du trône,

Sous les vivats sarcastiques,

D'un tapis de plantes aquatiques :

-Le roi n'est plus, vive la victime prochaine !

- Il suffit messieurs les fléchis !

Intervint le nouveau monarque,

Il ne vous sied point de jouer les insoumis,

Quand vous vous fendez d'une servile courbette,

Devant la despotique tempête !

Oyez à votre tour mon refrain pamphlétaire :

« Pour railler les tristes jouets du sort,

Roseau est brave !

Il est fier !

Il se sent d'attaque !

Mais sous le vent il est esclave

Et dans sa tête il est mort !

Tandis que du sylvestre soldat tombé au front,

Jaillit gloire éternelle qui fleurit sa maison ! »

Comme pour illustrer son magnifique propos,

La foudre frappa la forêt de roseau.

Sous l'action du céleste soufflet,

L'embrasement ne laissa qu'un rescapé.

Tout justement échaudé,

Il implora le pardon de l'arbre,

En lui jurant allégeance.

Ce dernier n'en resta pas de marbre.

Il fit preuve de sentiment magnanime,

Présenta pour ses frères, ses condoléances

Et l'affranchit de son crime

De lèse-majesté.



Un méchant hasard, souvent punit

Celui qui se moque du malheur d'autrui

Humblement, Il ne faut oublier

De Damoclès, cette épée.