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Le rire est aussi le propre de l'arbre (hommage à Raymond Devos !)

Posté par chevalier dupin, 12 août 2009 · 782 visite(s)

mes contes à se réveiller couché
Longtemps avant Darwin, a-t-on cru que le rire était le seul propre de l'homme !
Depuis que l'on sait que l'homme descend du singe et que le singe descend lui-même de l'arbre,
autant avancer avec un peu de recul, que le rire d'origine, le rire de souche en l'espèce est également le propre de l'arbre !

Ce raisonnement n'est pas vraiment de mon fait, l'honnêteté m'amène à vous dire que c'est ma cousine en sainte odeur : Chantal, qui me mit au parfum de la question. Et pour cause, qui n'apprécie pas le bois de Chantal ?!

Cette parente, sculpteuse sur bois eût à ce propos une révélation à la Archimède, puisque un beau matin, après avoir jointes ses mains à l'aune de l'ébéniste, à peine extrayant un morceau de pin de sa bûche, voilà que dans son pin s'adressant à son fils Jo ( Jo comme joli mais pas djo comme Jody, il y tient !) elle s'écria "Euréka Jo !" Inutile de vous préciser que tel un lion tournant en cage Jo en fut littéralement scié !

Puis elle me fit part de sa découverte en me démontrant que maintes expressions françaises en faisant foi, encore en font bois !

Par exemple : un rire franc et massif ! Evidemment est-il franc pour notre Gaule qui le décroche de l'arbre ! Mais massif ?

C'est avec l'enchaînement de perles d'humour que souvent se déclenche ce fameux rire massif.

Un rire massif c'est donc rarement autre chose qu'un rire en chêne !

Cependant restons francs, il peut aussi s'agir d'un rire consécutif à une gaule de bois dont on se meurt de rire, une gueule de bois dont on se mord les bois !

C'est alors un rire qui fleurit en massif parce que son émetteur fait tout pour que cirrhose fleurisse sa tombe !

Malgré cela, n'en concluons pas a contrario, qu'un rire qui se déchaîne soit un rire léger.
Saint Louis quittant son chêne, pire rigolard que chenu pourrait vous le conter plus que moi !
Mais ceci est une autre histoire !

A tout prendre, faut-il réaliser que le rire à son boisé ressenti, peut être paradoxal.
Pour savoir de quel bois il se chauffe, je dirais de son faîte, que cela dépend de quelle embûche il se moque !
Quoi qu'il en soit, le rire sous la sotte boiserie, ou plutôt sous le bois sot est un noble matériau.
Dans bien des cabanes, il meublera votre conversation avec un goût exquis !
Personnellement de clair hier, c'est grâce à lui que j'ai connu ma période renaissance.

Attention pourtant ! Veillez à parfaitement vous outiller pour vous servir au mieux d'un tronc commun en matières à rire sans que ris s'amenuisent voire que s'amenuisent ris !
Bannissez la pince sans rire et maniez le hachoir avec précautions car c'est sciure et certain, un rire haché de fruste manière, grossièrement dégrossi, élagué tapant, sera du plus mauvais effet sur les planches !

Sauf exception dont j'ai un jour eût à souffrir lorsque à court d'Afrique, je me suis figuré Asie méprendre, devoir marchander la gueule de mes tecks ; j'ai toujours trouvé que le bois ne se lasse jamais de rire comme le rire ne nous lasse jamais de bois !
Ce qui est bien normal, lorsque l'on sait qu'il est tissu chatoyant de l'arbre !
D'ailleurs n'avez-vous parfois entendu rire un petit hêtre dans le grand vent, quand ses feuilles bougent hilares jusqu'à tomber entre quatre blanches gelées, mortes de rire ?
Ma fille Alice fascinée par le châtaignier du Cheshire, au marronnier et à la barbe, au nez et à l'arbre de son père, appelle ce phénomène : la crise arborigole !

Cette dernière est particulièrement violente chez les grandes futaies où se trouvent les grumes de cerveaux !
Croyez-moi c'est en leur milieu, à des milieux à la rondelle, que vous vous payerez les meilleures branches de rire, ou que vous trouverez les jeux de rameaux les plus savoureux !

Si d'aventure vous visitez une scierie battant la coupe des comiques, outre la légende du sapin camembert, nul doute que l'artisan qui débite n'importe quoi vous vantera la qualité joviale du saule pleureur de rire et de sa ramure pour le cabanon exclusivement réservée aux fous rires !
En revanche ne vous confiera-t-il peut-être pas son aversion pour l'olivier de piètre et conne essence, qui sous la pression se reconnaît à son rire gras comme entre tous se reconnaît le rire à gorge des noyers, celui qui fend la poire des poiriers !

Avant de conclure mon propos, je me dois d'ajouter qu'un rire lambrissé qui fait frisette à volonté peut permettre de reconstruire une vie !
Un de mes amis en a fait l'expérience. S'étant fait jeté de chez sa copine Berthe en tracas, avec plante verte et parka, et au final vous vous en doutez, avec pertes et fracas, j'ai immédiatement pensé au contreplaqué pour le gai rire !
Ça n'a pas loupé, finissant vite de glisser sur la mauvaise charpente, mon pote par mes soins fut conduit au super marqueteur du coin (un suédois, se fournissant de père en fils auprès du nec plus ultra de négoce de riche). Bref mon "poteau" en fut, en futile, rapidement kit pour sa peine !

Je termine billot en tête sur cette scie...si joyeuse note qu'on en perdrait facilement la tête, en vous mettant en garde, car si vous voulez à mon instar, profiter de la découverte de Chantal, il vous faudra travailler votre rire aux éclats de bois comme celui mangé au risible qui travaille la nuit dans les vieilles masures du Canada parce que mises d'érable.

Ce ne sera pas facile ! Parmi vous, d'aucuns architectes en mauvais blanc en auront toute l'ébène du monde.
Enfin au moins ne craindrez-vous rien à suivre mon dernier conseil :
Chaque jour de labeur tartiné, n'en défende votre patron sonné, qu'au bouleau pousse donc donc la plaisanterie ! Oui oui ! Légats impériaux contre le travail de romain, jusqu'à ce que résonne la cloche de César, celui des environs de Trente (quelle horreur de fou !) j'ai bien dit riez et au bouleau !