Aube Noire
Dans la sombre tristesse où les Démons sommeillent,
Les subtiles ivresses et les gouttes du soir
Donnent à mes faiblesses l'éclat d'un jour noir
Ô hybride sagesse ! Sur tes lèvres vermeilles
Que le temps a dorées resplendira l'oseille,
Relent d'acidité qui brûle mon pouvoir.
Ainsi annihilé, couché dans l'ostensoir,
J'attends qu'un fou blessé revienne et me réveille.
Mais la charogne soûle m'a saigné à blanc ;
Dans le venin qui coule, redorant mes flancs
L'Aube Noire foule ma carcasse blanche.
Dans la nature sèche mes amours sordides
Sucent mon sang revêche, poème morbide ;
Et l'Aube Noire lèche ma carcasse blanche.
Source: Aube Noire