
Sage au creux de la vallée
le Vieil Arbre attendait.
Son houppier majestueux frémissait
au souffle du vent, à l’air du temps.
Ses branches parées de rares feuilles
se souvenaient des premiers bourgeons,
des premières fleurs, des premiers fruits
ramassés par les écoliers qui entaillaient son tronc
de messages d’amour éternel.
L’Arbre aux branches sinueuses,
naguère si hospitalier pour tout le petit peuple des bois,
était fatigué d’avoir tant nourri d’êtres,
tant donné d’ombre, tant abrité de cabanes d’enfants.
Il se demandait quand la mort viendrait le chercher,
sous forme d’éclair brillant qui laisserait
sa souche gisante, dernier festin offert
à ses compagnons de vie.
Il se hâtait lentement pour rejoindre ses semblables
au Paradis des Arbres,
dont les houppiers se balancent en cadence,
au souffle du vent, à l’air du temps.
Sinziana Ionesco
Tableau: Franck Vindayer, www.artmajeur.com
Source : Le Vieil Arbre
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