Ce poème n’existe pas
J’ai jeté dans le frais ruisseau
Que je suis tant et que j’adore
Mon cœur blessé près du roseau
Où tout penche, attend la mort
Larme, tu me fais vermisseau
Où sont passées tant de cascades
Que je traversai au galop
Livrant ma plume à des tirades,
Élan immense et riche flot
Ne serait-ce que mascarades
L’amour est devenu mauvais
Et le soleil au coeur m’accable
Où sont les vœux qu’hier j’avais
De croire aux douceurs du grand sable
Ah ! Brûlures ! Crue vous m’avez
Parmi les pierres, les rocailles
Voici ma vie qui se dévêt
Dans les bois bruns où sons tressaillent
Quelques ailes aux grands rôniers
Tristesse, mon âme rôdaille
Ils ont cessés ces beaux transports
Qui fusaient haut comme spectacle
Donnant siège à ceux qui ont tord
Désamours nus en vain pentacle
Ah ! Quelle ruine en mon décors
Ma main ne quitte plus la plume
S’accrochant en dernier radeau
A son encre, cette amertume
Qui jette comme un lourd manteau
Mon Passé à l’épaisse brume
Et l’heure coule au temps d’ici
Astres saignés, courant fragile
Qui tanguent bas au vent fini
Des écrits qui faisaient docile
Ma flamme, Ô éteinte ainsi
Où est l’onde d’amour qui lune
Ce poème n'existe pas.
Où est l’eau pure du ciel prune
Cette encre là n’existe pas.
Mon âme nage en poisson lune
Cherchant l’éther qui la fera
J’ai jeté dans le frais ruisseau
Tout ce qui sème les je t’aime
Mon cœur blessé près du roseau
Les lumières de mon poème
Qui devenaient si lourd fardeau…
Mardi 4 Mars 2014 ; 09 heures 11