Tandis que le temps se gâte
Et que la Mort nous guette
J’entends encore le tic-tac
Que jamais rien n’arrête.
Le temps est si rapide
Et les journées si vides
Apparaissent les rides
Dans l’ombre, l’arachnide.
Elle tisse autour de nous
Une toile indestructible.
Elle nous a pris pour cible
Nous finirons au trou.
Mon enfance s’efface
La vieillesse se profile
Des souvenirs fugaces
Et j’ai perdu le fil
L’horloge tourne encore
Je voudrais l’arrêter
Mais les aiguilles en or
Continuent d'avancer.
J’étais dans ma maison
Maintenant je l’ai vendue
La pendule tourne en rond
Je finis dans la rue.
Mes parents sont partis
Mes enfants ont grandi
Je leurs dis mes petits
Profitez de la vie !
Un malheur arriva
Et je n’étais plus là.
Mais le temps continua
Insensible, m'abandonna.
De nous, il ne reste que des photos.
De notre identité, rien que des mots.
Des gens se demandent qui est
Cette femme aux cheveux de jais.
Je voudrais leur faire un signe
Leur écrire quelques lignes.
Leur dire ne pas gaspiller le temps
Mais de le garder précieusement.
Mais il reste un espoir
Une lumière dans le noir
Qu’ils réalisent leurs rêves
Avant que tout s’achève !
Dans les mains, un sablier
J’ai envie de le briser
Mais je ne peux rien y changer
Leur temps est écoulé !
D’autres les remplaceront
Des mauvais et des bons.
Mais certains se tourneront vers le passé
Tentant d’imaginer les gens qui les ont précédés
Lorsqu'ils penseront à ceux qui les ont quitté
Ce jour-là, j’aurai enfin gagné !