19 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

Terre glacée Y marcherai-je en ce jour blanc
pour traverser l'exil qui attend l'hécatombe
Le soleil désormais n'est qu'un leurre tremblant
Dois-je creuser mon coeur pour lui servir de tombe

Statue aux longs yeux noirs je te connais Tu es
le silence de marbre où le destin se cache
Depuis combien de temps suis-je prostitué
à la mort qui sourit en un siècle bravache

La bise de ma peau fait sa proie cependant
que j'avance le long des barbelés Derrière
c'est le deuil Devant l'oubli qui va rôdant
comme un loup affamé jusqu'à l'heure dernière

Neigera-t-il Peut-être En tout cas je suis nu
La femme-poésie qui toujours m'accompagne
énonce quelques mots d'un idiome inconnu
Il faudrait échapper à l'horizon ce bagne

Quel bonheur en effet survivrait au désert
Or je n'ai de chemin que celui de l'errance
le corps livré à tous les suppôts de l'hiver

Amour reste avec moi dans les sables d'absence

[pigloo]

belle personnification du froid sous diverses formes dans ce poème-glacis o`u la statue est au "je" intérieur ce que le loup est au froid extérieur...

l'ambiguité, tout au long, génère un effet de miroir entre ces différentes stases que les décors se succédant , font se mouvoir,...

ainsi, le froid est loup quand la statue est ce "je" qui est pourtant comme un "tu" extérieurement déclamé...

ici, le mirage du désert est cette idée sous cette forme féminine tantôt au regard noir, tantôt habillée d'un blanc vêtement de poésie...( cette dernière clairement énoncé comme étant ce qui guide le pèlerin, quoique son langage détonne par l'effet du mirage qui précède..)

en définitivee, le froid est une couverture qui cache ce non-dit...non-dit est ce lieu qui, terre d'accueil de l'être-je, n'en est pas moins ce siècle moderne ( véritable froidure pour les coeurs épris de chaleur HUMAINE )

ainsi, le froid, c'est l' anormalité que ce dernier fait paraître sous des formes fantomatiques ( statue, loup, barbelés, silence de marbre, horizon de bagne...etc)

on ne saurait habiller de si parfaite façon ces temps si froidemnt inhumain !!!

voilà pourquoi l'errance est ce dont on ne peut échapper...tel un désert de neige qui vous suivrait sans cesse...

seuls, les coeurs dont l'athanor est allumé, peuvent espérer faire fondre cette démoniaque froidure !!!

saisissant poème que celui-ci...vous excellez à poétiser le givre qui couvre les coeurs de nos instants...

mon bonnet bas, M. de Saint-Michel !!!

[M. de Saint-Michel]

un petit feu de bois et de soupe chaude pour réchauffer ce vieux loup affamé.
 
un texte très beau, bien que que très triste et solitaire pour ce 1er janvier.
 
Mais je viens vous souhaiter une année de poésie en 2015 pour réchauffer ce coeur, M. De St Michel.
 
Avec mon amitié et une poésie que j'estime sous votre plume.

Je vous remercie infiniment pour vos paroles sensibles... Mais rassurez-vous: le froid de l'enfer n'aura pas le dernier mot... enfin, je l'espère!!

Très amicalement.

[M. de Saint-Michel]

belle personnification du froid sous diverses formes dans ce poème-glacis o`u la statue est au "je" intérieur ce que le loup est au froid extérieur...l'ambiguité, tout au long, génère un effet de miroir entre ces différentes stases que les décors se succédant , font se mouvoir,...ainsi, le froid est loup quand la statue est ce "je" qui est pourtant comme un "tu" extérieurement déclamé...ici, le mirage du désert est cette idée sous cette forme féminine tantôt au regard noir, tantôt habillée d'un blanc vêtement de poésie...( cette dernière clairement énoncé comme étant ce qui guide le pèlerin, quoique son langage détonne par l'effet du mirage qui précède..)en définitivee, le froid est une couverture qui cache ce non-dit...non-dit est ce lieu qui, terre d'accueil de l'être-je, n'en est pas moins ce siècle moderne ( véritable froidure pour les coeurs épris de chaleur HUMAINE )ainsi, le froid, c'est l' anormalité que ce dernier fait paraître sous des formes fantomatiques ( statue, loup, barbelés, silence de marbre, horizon de bagne...etc)on ne saurait habiller de si parfaite façon ces temps si froidemnt inhumain !!!voilà pourquoi l'errance est ce dont on ne peut échapper...tel un désert de neige qui vous suivrait sans cesse...seuls, les coeurs dont l'athanor est allumé, peuvent espérer faire fondre cette démoniaque froidure !!!saisissant poème que celui-ci...vous excellez à poétiser le givre qui couvre les coeurs de nos instants...mon bonnet bas, M. de Saint-Michel !!!

Une nouvelle fois, cher Pigloo, vous m'enchantez par la finesse et la profondeur de votre analyse... Je ne peux que vous remercier CHALEUREUSEMENT de ces lignes qui accompagnent mon poème. Ce lieu de froidure est bien, en effet, notre monde; et cette froidure, contrairement à l'image convenue, relève du non-amour, c-à-d de l'enfer... (Dans la Divine Comédie, le dernier cercle de l'enfer est fait, non de flamme, mais de glace et ce n'est pas pour rien que j'ai donné comme titre à mon texte cette phrase de Bernanos...)
Avec toute ma considération et mon amitié.

[pigloo]

je me disais bien que cette muse avait des airs de Béatrice.......

 

superbement travaillé, ce poème qui pourrait encore recéler de quoi verser davantage d'encre !

mais laissons  au mystère, la chaleur de ce à quoi il nous convive !!!

 

de vous féliciter à nouveau, M. de Saint-Michel !!!

[M. de Saint-Michel]

un voyage dans mon enfer que je connais aussi par coeur également, Dante, Goethe avaient déjà touché à l'essentiel du genre humain.

Nous avons tous en nous un enfer...

je me disais bien que cette muse avait des airs de Béatrice.......
 
superbement travaillé, ce poème qui pourrait encore recéler de quoi verser davantage d'encre !
mais laissons  au mystère, la chaleur de ce à quoi il nous convive !!!
 
de vous féliciter à nouveau, M. de Saint-Michel !!!

Et de vous remercier derechef! 😉

[Victorugueux]

On passe aussi par l'acceptation

Un silence sans faille, avec soi-même

Si l'on est fidèle, il y a aussi ce rien

Et on n'a pas plus vraiment peur

[pigloo]

y'en a en Amour qui passe directos par la case PRISON !!! ( oui, je ris lalala !!!)

[pigloo]

je dirais que l'on passe dans la vie amoureuse les trois étapes, le paradis, l'enfer et le purgatoire, le purgatoire étant sans doute le plus reposant.

tu fais une lecture très intéréssante de la première strophe :

 

Terre glacée Y marcherai-je en ce jour blanc 
pour traverser l'exil qui attend l'hécatombe
Le soleil désormais n'est qu'un leurre tremblant
Dois-je creuser mon coeur pour lui servir de tombe

 

je dirais que le "jour blanc" correspond au paradis ( cf. la couleur de la robe de mariée)

 

"l'exil" & "l'hécatombe" correspondant à l'enfer ( mort du statut du célibat, entre autre)

 

quant "coeur" & "tombe", c'est bien là le lieu de la purge ...

 

quand au "Soleil"( de l'Amour), il se situe adéquatement ( en tant que "leurre" ) entre "enfer" & "purgatoire"

[Victorugueux]

Tu rigoles... Combien de clodos

qui aimeraient être tout seul

dans une cellule et au chaud

 

Les gars qui sont morts de froids

ce sont aussi des irreductibles

Il y a une vraie grande violence

 

Dans un monde qui est sans pitié

Certains préfèrent se protéger

En restant seul dehors

[pigloo]

tu dis de belle choses, Dame Iland !!!

 

curieusement, ce qui concerne les pingouins, me concerne aussi dans la vie réelle.....

 

je parierais que tu es cygne de fidélité !

[FlorentM]

Merci M. de Saint-Michel pour ce poème particulièrement poignant, tant par sa facture classique d'une admirable perfection, que par les mages que vous suggérez de manière aussi subtile qu'évidente, suggérant la forêt qui cache l'arbre pour voir, à la manière d'un corbeau s'élançant d'une branche morte, que le mal s'étend au-delà de l'horizon. J'aime particulièrement les derniers vers de chaque strophe, particulièrement forts et inattendus, qui semblent autant de points d'orgues terminant une symphonie.

[M. de Saint-Michel]

je dirais que l'on passe dans la vie amoureuse les trois étapes, le paradis, l'enfer et le purgatoire, le purgatoire étant sans doute le plus reposant.

Mais le purgatoire est transitoire...

tu fais une lecture très intéréssante de la première strophe :
 
Terre glacée Y marcherai-je en ce jour blanc 
pour traverser l'exil qui attend l'hécatombe
Le soleil désormais n'est qu'un leurre tremblant
Dois-je creuser mon coeur pour lui servir de tombe
 
je dirais que le "jour blanc" correspond au paradis ( cf. la couleur de la robe de mariée)
 
"l'exil" & "l'hécatombe" correspondant à l'enfer ( mort du statut du célibat, entre autre)
 
quant "coeur" & "tombe", c'est bien là le lieu de la purge ...
 
quand au "Soleil"( de l'Amour), il se situe adéquatement ( en tant que "leurre" ) entre "enfer" & "purgatoire"

Voilà à quoi je n'avais pas pensé!!

Tu rigoles... Combien de clodos
qui aimeraient être tout seul
dans une cellule et au chaud
 
Les gars qui sont morts de froids
ce sont aussi des irreductibles
Il y a une vraie grande violence
 
Dans un monde qui est sans pitié
Certains préfèrent se protéger
En restant seul dehors

Hélas!...

[M. de Saint-Michel]

Merci M. de Saint-Michel pour ce poème particulièrement poignant, tant par sa facture classique d'une admirable perfection, que par les mages que vous suggérez de manière aussi subtile qu'évidente, suggérant la forêt qui cache l'arbre pour voir, à la manière d'un corbeau s'élançant d'une branche morte, que le mal s'étend au-delà de l'horizon. J'aime particulièrement les derniers vers de chaque strophe, particulièrement forts et inattendus, qui semblent autant de points d'orgues terminant une symphonie.

Merci à vous pour votre lecture et votre commentaire original... (J'aime cette idée du dernier vers tel un point d'orgue!)

[Dad Allaoua]

Enfer, surtout pour les pauvres

Merci de nous faire rappeler qu'en 2015, il y a bien des êtres humains qui meurrent du froid.

Bonne année 2015

Amitiés

[M. de Saint-Michel]

Enfer, surtout pour les pauvres
Merci de nous faire rappeler qu'en 2015, il y a bien des êtres humains qui meurrent du froid.
Bonne année 2015
Amitiés

Sans compter tous ceux - encore plus nombreux dans nos sociétés - qui semblent vivre mais qui, spirituellement, sont déjà morts de froid...

[M.KISSINE]

Merci.

Oui, la chaleur nous engendre, nous ces animaux à sang chaud...

 

[M. de Saint-Michel]

Merci.

Oui, la chaleur nous engendre, nous ces animaux à sang chaud...

Merci de votre passage et de votre commentaire...

[Victorugueux]

L'idée d'enfer chaud est une idée méditerranéenne entre grecs  et juifs, pour le peuples du nord dont les celtes cela correspond à une exclusion dans la campagne gelée, les morts celtes, ils revenaient et demandaient de la chaleur qu'elle soit physique et humaine, il y a aussi cette idée du vivre ensemble, dans la Bible et dans l'évangile ceux qui sont exclus se sont ceux qui sont dehors de la communauté, dans la communion chrétienne il y a cette idée de communauté et de partages

[M. de Saint-Michel]

L'idée d'enfer chaud est une idée méditerranéenne entre grecs  et juifs, pour le peuples du nord dont les celtes cela correspond à une exclusion dans la campagne gelée, les morts celtes, ils revenaient et demandaient de la chaleur qu'elle soit physique et humaine, il y a aussi cette idée du vivre ensemble, dans la Bible et dans l'évangile ceux qui sont exclus se sont ceux qui sont dehors de la communauté, dans la communion chrétienne il y a cette idée de communauté et de partages

D'accord - même si les enfers dans la mythologie gréco-latine sont assez différents de l'enfer chrétien...