48 réponses à ce sujet

[M. de Saint-Michel]

Façades éventrées
le temps souffle avec la virulence des tyrans
Cul par-dessus tête meubles et voix
gisent dans les décombres

Depuis quand les miroirs sont-ils en miettes
s'interroge celui dont le coeur bat par habitude
viscéral mécanisme qu'il voudrait
jeter aux chiens

Les photos jonchant sa mémoire pâlissent
finiront à la déchèterie des siècles
avec tous les slogans romantiques
Comment n'être pas en deuil de soi-même

L'hiver est bientôt là
L'anonyme songe aux neiges nocturnes
qui doivent le recouvrir
Visages familiers comme vous êtes loin

D'ailleurs quel silence charrie le sang de ses veines
à peine entrecoupé lui semble-t-il
par l'aboiement de la lune
Qu'importe vraiment

Car le froid s'insinue jusqu'aux moelles
rend illusoires les bonheurs qui furent
Il n'y a plus rien à faire ici
Il n'y a plus qu'à attendre

Et le vent soulève la poussière de ses amours
vers les étoiles mortes
L'homme cette ombre entre les ombres
peut fermer les yeux une dernière fois

[Victorugueux]

Hé oui! Avec le printemps qui vient,

c'est la fin de la trêve hivernale

[M.KISSINE]

Merci

 

Terrifiant cauchemar du survivre...

[M. de Saint-Michel]

Hé oui! Avec le printemps qui vient,
c'est la fin de la trêve hivernale

Dans notre monde, les trêves ne durent jamais longtemps...

Merci
 
Terrifiant cauchemar du survivre...

C'est, hélas, une réalité pour beaucoup (au sens littéral ou figuré...)

[Julien Hoquet]

Dans ce monde condamné à la destruction que tout nous semble absurde. L'Homme a besoin d'un idéal, au-delà de ce ''cœur qui bat par habitude'', ce ''viscéral mécanisme'' et de ce ''silence'' qui ''charrie le sang''. Voilà ce que je ressens à la lecture de votre poème. Un message essentiel, s'il en est. Merci, M. de St-Michel. 

[Cyraknow]

C'est écrit avec force, avec brutalité, mais l'on sent poindre une compassion et une résignation.

Tout y est remarquable, mais ces deux vers me semblent sublime:

Car le froid s'insinue jusqu'aux moelles
rend illusoires les bonheurs qui furent

 

Un poème superbe. Bravo, et merci pour cet effrayant partage.

[Victorugueux]

le pire c'est que je connais quelqu'un dans ce cas

une histoire d'un couple qui tourne mal

la dame proprio, elle expulse son concubin

parce qu'elle ne le supporte plus

[M. de Saint-Michel]

Dans ce monde condamné à la destruction que tout nous semble absurde. L'Homme a besoin d'un idéal, au-delà de ce ''cœur qui bat par habitude'', ce ''viscéral mécanisme'' et de ce ''silence'' qui ''charrie le sang''. Voilà ce que je ressens à la lecture de votre poème. Un message essentiel, s'il en est. Merci, M. de St-Michel.

Voilà bien ce qui, me semble-t-il, condamne notre société: l'absence d'idéal - de véritables valeurs, seules capables de donner un sens à la vie humaine...
Merci d'avoir si bien ressenti ce que j'ai essayé d'exprimer.

[Victorugueux]

Pour revenir sur la politique et les sous...

êtes-vous pour imposer les riches ?

Du moins une politique fiscale avec des contrôles

Je ne crois plus tellement à la énième quête

Et je n'oublie pas qu'il y a des élections bientôt

[M. de Saint-Michel]

C'est écrit avec force, avec brutalité, mais l'on sent poindre une compassion et une résignation.
Tout y est remarquable, mais ces deux vers me semblent sublime:
Car le froid s'insinue jusqu'aux moellesrend illusoires les bonheurs qui furent
 
Un poème superbe. Bravo, et merci pour cet effrayant partage.

"Effrayant partage": il est vrai que, sous bien des aspects, notre monde peut faire peur! Les informations, chaque jour passant, nous apportent leur lot d'horreurs en tout genre!
Merci à vous.

le pire c'est que je connais quelqu'un dans ce cas
une histoire d'un couple qui tourne mal
la dame proprio, elle expulse son concubin
parce qu'elle ne le supporte plus

Tragi-comique...

[Escamillo Cavradossi]

ce reflet de nous est parfaitement glaçant. Vous n'y allez pas de main morte! 

[Victorugueux]

Tragique-comique...

 

Pas vraiment c'est une tragédie 25 ans de vie commune foutu à la poubelle

Puis je vous ai posé une question sur la politique, le fric, les riches et les pauvres

[M. de Saint-Michel]

Pour revenir sur la politique et les sous...
êtes-vous pour imposer les riches ?
Du moins une politique fiscale avec des contrôles
Je ne crois plus tellement à la énième quête
Et je n'oublie pas qu'il y a des élections bientôt

Imposer les riches? Cela me paraît normal - et, notamment, les grandes fortunes (qui vont souvent se planquer dans les paradis fiscaux!...)
Quant aux innombrables et sempiternelles quêtes, elles finissent par devenir indécentes: on demande toujours aux "petits" de donner, alors que les plus friqués, eux, se contentent de parader dans les soirées caritatives... Et puis, l'Etat doit faire des choix: utiliser l'argent de NOS impôts à bon escient...

ce reflet de nous est parfaitement glaçant. Vous n'y allez pas de main morte!

C'est, je crois, notre société qui n'y va pas de main morte!! On l'a souvent dit et répété: elle est de plus en plus inhumaine et déshumanisante...

[Victorugueux]

Imposer les riches? Cela me paraît normal - et, notamment, les grandes fortunes (qui vont souvent se planquer dans les paradis fiscaux!...)
Quant aux innombrables et sempiternelles quêtes, elles finissent par devenir indécentes: on demande toujours aux "petits" de donner, alors que les plus friqués, eux, se contentent de parader dans les soirées caritatives... Et puis, l'Etat doit faire des choix: utiliser l'argent de NOS impôts à bon escient...

Oui mais je parle au militant pas au poète,

Si Marine arrive il y des choses qui seront importantes

Voire décisives dans les choix électoraux,

Le FN lave toujours plus blanc que les autres

mais c'est sur la politique fiscale qu'on fera la différence

[M. de Saint-Michel]

Pas vraiment c'est une tragédie 25 ans de vie commune foutu à la poubelle
Puis je vous ai posé une question sur la politique, le fric, les riches et les pauvres

Répondu...

[Victorugueux]

En tant que militant vous n'êtes pas fiable,

je ne fais que précéder des débats futurs

[M. de Saint-Michel]

En tant que militant vous n'êtes pas fiable,
je ne fais que précéder des débats futurs

Je ne milite pas, je vous l'ai déjà répété mille fois (ce qui ne m'empêche pas d'avoir des opinions et de les exprimer, comme tout citoyen...)

[hasia]

Poème émouvant.

 

En moi, c'est la sidération qui s'invite.

 

Tel le seul refuge habitable de l'intime à vif, 

 

 d'une perte et des souvenirs qui s'y rattachent.

 

Un sentiment de déréliction qui ne laisse d'interroger. Je ne sais.

 

Belle soirée.

 

hasia

[FlorentM]

Merci M. de Saint-Michel pour ce poème dont la forme originale peint ce tableau d'une vie qui se délite avec les couleurs les plus sombres de la palette du temps. D'une grande et froide beauté, presque effrayante de réalité, dont ressort pourtant, timide et presque étonné de se retrouver là (mais si harmonieusement inscrit dans l'ensemble !), l'espoir que l'horreur s’arrête enfin - et de la plus définitives des manières. J'aime beaucoup la dernière strophe et son regard original sur la mort, tant par son message que par la manière franche et pourtant éminemment suggestive de l'exprimer. Le vers l'introduisant, "Et le vent soulève la poussière de ses amours", est vraiment splendide dans la manière dont il laisse entrevoir la conclusion, où une âme n'attends plus rien que de rejoindre ses passions en redevenant poussière elle-même.

[M. de Saint-Michel]

Poème émouvant.

 

En moi, c'est la sidération qui s'invite.

 

Tel le seul refuge habitable de l'intime à vif, 

 

 d'une perte et des souvenirs qui s'y rattachent.

 

Un sentiment de déréliction qui ne laisse d'interroger. Je ne sais.

 

Belle soirée.

 

hasia

Le terme de "déréliction" me semble, en effet, parfaitement convenir. Le monde dans lequel nous vivons n'est-il pas abandonné à lui-même, sans, apparemment, aucune issue - aucune espérance véritable?
Merci pour votre commentaire.

[M. de Saint-Michel]

Merci M. de Saint-Michel pour ce poème dont la forme originale peint ce tableau d'une vie qui se délite avec les couleurs les plus sombres de la palette du temps. D'une grande et froide beauté, presque effrayante de réalité, dont ressort pourtant, timide et presque étonné de se retrouver là (mais si harmonieusement inscrit dans l'ensemble !), l'espoir que l'horreur s’arrête enfin - et de la plus définitives des manières. J'aime beaucoup la dernière strophe et son regard original sur la mort, tant par son message que par la manière franche et pourtant éminemment suggestive de l'exprimer. Le vers l'introduisant, "Et le vent soulève la poussière de ses amours", est vraiment splendide dans la manière dont il laisse entrevoir la conclusion, où une âme n'attends plus rien que de rejoindre ses passions en redevenant poussière elle-même.

Mille mercis pour vos paroles en parfaite sympathie avec mon poème... J'aurais pu lui mettre en exergue ce magnifique vers de Baudelaire: "C'est la Mort qui console, hélas! et qui fait vivre..."

[pigloo]

Façades éventrées
le temps souffle avec la virulence des tyrans
Cul par-dessus tête meubles et voix
gisent dans les décombres

Depuis quand les miroirs sont-ils en miettes
s'interroge celui dont le coeur bat par habitude
viscéral mécanisme qu'il voudrait
jeter aux chiens

Les photos jonchant sa mémoire pâlissent
finiront à la déchèterie des siècles
avec tous les slogans romantiques
Comment n'être pas en deuil de soi-même

L'hiver est bientôt là
L'anonyme songe aux neiges nocturnes
qui doivent le recouvrir
Visages familiers comme vous êtes loin

D'ailleurs quel silence charrie le sang de ses veines
à peine entrecoupé lui semble-t-il
par l'aboiement de la lune
Qu'importe vraiment

Car le froid s'insinue jusqu'aux moelles
rend illusoires les bonheurs qui furent
Il n'y a plus rien à faire ici
Il n'y a plus qu'à attendre

Et le vent soulève la poussière de ses amours
vers les étoiles mortes
L'homme cette ombre entre les ombres
peut fermer les yeux une dernière fois

vous amenez ce poème petit à petit vers une conclusion

qui suppose seulement la fin telle que l'on peut se l'imaginer :

 

il y a : temps qui passe, amours étiolées et déjà la froide fragrance de la mort qui rode....

 

pourtant, M. de Saint-MIchel, j'aime le fait qu'il y ait poussière et "ferme les yeux" dans la fin ( la présence indirecte des "étoiles mortes" = bravo

 

"par l'aboiement de la lune" :

-, je dis GRAND BRAVO ( à tel point que j'aurais pris pour titre :

 

"L'imminence & la lune est aux abois"

 

bien sur, un poème qui cache un peu et voile à peine ce qu'il poétise de sorte que chacun y trouve l'imminence qu'il saisit par la anse....

 

lil y a aussi ces correspondances discrètes : ( chien/abois.........)

 

belle atmosphère que dégage ce poème de subl'imminence

[M. de Saint-Michel]

Merci à vous, pigloo, pour ce commentaire poétique et profond! Comme toujours, vous vous glissez dans le texte et, grâce à votre sensibilité, le recréez: ce qui est le propre de tout véritable "lecteur"...
(Pour "l'aboiement de la lune": j'ai pensé, en écrivant ce vers, à la lune noire de la mythologie gréco-latine, à la déesse Hécate souvent représentée entourée d'une horde de chiens infernaux...)

[pigloo]

tout le beau est dans votre poème....je ne fais que cueillir,

c'est vous le jardinier des coeurs éperdus de Poésie !!!

 

ce soir, la lune est aux abois

un Michel, une plume coule ses charmes

chavirent ces mots & je regarde d'un oeil certain

tant et tant de fois, encre révèle au froid sa chaleur

un poète !?-dit-on !?

et de la plus belle espèce

celle dont l'évocation

a sa part de mystère......

dans ces poèmes même.

 

[Victorugueux]

On a beau dire on a beau écrire nous les poètes

J'ai vraiment mal en y pensant, j'aurais pu être celui là

MAIS QUE FONT TOUS NOS POLITIQUES ?

La politique est indécente

[M. de Saint-Michel]

tout le beau est dans votre poème....je ne fais que cueillir,
c'est vous le jardinier des coeurs éperdus de Poésie !!!
 
ce soir, la lune est aux abois
un Michel, une plume coule ses charmes
chavirent ces mots & je regarde d'un oeil certain
tant et tant de fois, encre révèle au froid sa chaleur
un poète !?-dit-on !?
et de la plus belle espèce
celle dont l'évocation
a sa part de mystère......
dans ces poèmes même.
 

Cher pigloo, vous me laissez sans voix... 😇😇😇😇😇😇😇😇😇

On a beau dire on a beau écrire nous les poètes
J'ai vraiment mal en y pensant, j'aurais pu être celui là
MAIS QUE FONT TOUS NOS POLITIQUES ?
La politique est indécente

Indécente, en effet!

[Victorugueux]

Indécente, en effet!

Etes vous cynique? Vous aussi, vous êtes indécent!

[M. de Saint-Michel]

Etes vous cynique? Vous aussi, vous êtes indécent!

?

[pigloo]

Voici que l'imminence est en caravane

Oh ! la lune est aux abois

dites au passeur de filer en douce

dites aux faux sires tout ce passable

il y a mille façon de rougir

quand rieurs les visages ne le sont

belle leçon de façade

derrière tout le malheur qui se farde....

vois le sillon de l'imminence

elle vous fait déjà des avances

 

 

 

 

coi, le vers onze fait d'elle l'ivresse (?!)

[Dyonisos]

pourquoi n'y a-t-il aucune rime en ce poème? est-ce voula ainsi?.....