Entre Rilke et Rimbaud
Petite mélodie monotone du bonheur
Jours après jours
On finit par oublier d'apprécier
Certains craquent
Vont jouer leur vie sur la corde raide
Cette persistance de douceurs quotidiennes
Insupportable
D'autres deviennent infirmes
Frappés de cécité
Sous le poids alangui des jours tendres
Ils errent sans fin sous le soleil
Les choses ne leurs parlent plus
Ni les gens
Oh ils entendent
Mais ils glissent lentement vers l'inconscience
Cette maladie de l'indifférence
Je l'ai aussi
Mes nerfs distendus par la guimauve
Entravés par ce petit confort moral et matériel
Trop près de la félicité
Alors je plonge
Entre Rilke et Rimbaud
Dans le brasier des mondes
Pour un baiser de pierre.