Le temps va s'amincissant - l'étoile au sillage scintillant qui nous a vu naître a laissé place à d'autres écrans
(ceux-ci nous cachant à présent dans un fond de décor couronné du ciel) -,
et le régime qui nous meut et nous démet lentement de nos fonctions, nous ment d'un jour à l'autre avec plus d'aplomb.
Visage ramené dans une main, l'amoureuse au bout de tes doigts chante une berceuse pour les étoiles mortes
- ce grand trou noir en ta mémoire, désastre que cet astre tressa -,
et vous paraissez rajeunir l'espace d'un instant, comme si l'espace allait se ranger dans le temps, en son espèce éternel.
Il vous reste le pied des croix pour prier, les hauts minarets aux lentes mélopées, le mur astreignant et ce fracas des crânes,
un pavillon de bambou derrière un voile cavalier.
Rien n'est masque à nos tempes que n'émacie le vent à regret, fiancé des collines lointaines dans le monde révolu de l'été (passé, saison).