
#1
Posté 02 mars 2017 - 01:39
apparaissent des corps-phosphènes sous quelle étoile
Le long des routes au fil des rues le vent est noir
Les néons clignotent dans le ventre du destin
Que dans chaque vitrine un sahara se reflète
n'étonne plus tel anonyme qui déambule
Les neiges ne sont que fanges Les songes poisons
Les fleurs s'entredévorent au milieu des crachats
Sur les psychés combien de phalènes Tout sourire
fait trembler l'ancien bonheur qui se recroqueville
La crasse envahit les écoles où le sommeil
se vautre Plus de racines pour l'arbre du coeur
Les bruits en avalanche rugissent Électriques
les cris Quant aux passants ils piétinent leurs vertiges
N'y a-t-il pas un goût de sang dans tous les baisers
une odeur de cendre dans la bouche des amants
Que nos danses dévastent les panthéons s'exclame
le plus lucide rufian Oui tout doit disparaître
Derrière les façades moisissent les foetus
et les crimes à peine conçus Ô deuils blafards
Mille dégoûts rigolent Nous tendent leur calice
Putain chenue l'espérance bave aux yeux de Dante
- hasia, Dad Allaoua, M.KISSINE et 3 autres aiment ceci
#2
Posté 02 mars 2017 - 01:49
Avez vous des préférences
dans les choix des morts
Entre 1914-1918 et la suite
Ou tous les foetus assassinés
des femmes indiennes
#3
Posté 02 mars 2017 - 02:01
Avoir des préférences dans ce domaine-là?! Ce serait, me semble-t-il, difficile...Avez vous des préférences
dans les choix des morts
Entre 1914-1918 et la suite
Ou tous les foetus assassinés
des femmes indiennes
#4
Posté 02 mars 2017 - 02:09
C'est tout de même là qu'on s'aperçoit
que nous sommes loin d'être égaux
Vaut mieux être riches et bien portants
Que pauvres, malades et en surnombre
Malthus est bien devenu une référence
#5
Posté 02 mars 2017 - 02:13
Vous dites là une évidence.C'est tout de même là qu'on s'aperçoit
que nous sommes loin d'être égaux
Vaut mieux être riches et bien portants
Que pauvres, malades et en surnombre
Malthus est bien devenu une référence
#6
Posté 02 mars 2017 - 02:23
Oui mais c'est contraire à mon éducation chrétienne
On nous a enseigné la croissance, l'expansion
Il y a cet adage croissez et multipliez, peuplez la terre
De nos jours la terre est limitée, mais il reste la croissance
bref c'est loin de l'idée de se limiter nous-mêmes
#7
Posté 02 mars 2017 - 03:04
Sur ce point-là, je suis d'accord avec vous...Oui mais c'est contraire à mon éducation chrétienne
On nous a enseigné la croissance, l'expansion
Il y a cet adage croissez et multipliez, peuplez la terre
De nos jours la terre est limitée, mais il reste la croissance
bref c'est loin de l'idée de se limiter nous-mêmes
#8
Posté 02 mars 2017 - 07:08
Gériatrique parc, mes amours...
#9
Posté 02 mars 2017 - 07:13
Jim ! Si tu ne savais pas mon âge
Ton message serait incompréhensible
#10
Posté 02 mars 2017 - 07:16
Je m'adressais aux deux
Pas besoin de connaître l'âge, suffit de s'intéresser aux contenus pour déduire... l'âge réel ou non.
Bises.
#12
Posté 03 mars 2017 - 08:00
Les poètes ont un âge. Mais la Poésie?
Je pense que oui et pas simplement à cause de la syntaxe et des champs lexicaux utilisés.
La poésie vieillit, s'anémie, perd de sa substance, de sa magie au fil des siècles. Sans doute, en grande partie, parce que de plus en plus, certain-e-s se disent poètes parce qu'ils/elles alignent, à la louche, correctement ou non des vers rimés ou pas. ( je parle de manière générale et pas spécialement de ce qui se passe sur TLP et réitère le fait que je soutiens toute forme d'écriture "réussie ou non" parce qu'elle vaut mieux que le silence, la résignation ou la rancoeur )
Mais de là à ce que toute personne se disant poète le soit au sens où je l'entends ( ce qui n'implique que moi ) et que j' acquiesce, il y a du chemin.
Belle journée.
jim
- hasia, M.KISSINE, M. de Saint-Michel et 1 autre aiment ceci
#13
Posté 03 mars 2017 - 09:26
Telle une suite au commentaire de jim -s'il me le permet-...
"Les formes poétiques sont essentielles: c'est un bastion contre la mort et l'usure des années.
La forme est faite pour durer. C'est tantôt un défi, tantôt une forteresse ou un monument, mais
cela traduit toujours une volonté de perdurer. Temps concentré ou transmué qui oppose au temps
réel non pas une fixité, mais une architecture vivante. Sonnets et ballades, en décasyllabes italiens
et tankas japonais, vers libre et poème en prose, toutes les formes, toutes les métriques sont des arches
pour traverser l'océan des années et des siècles: la mémoire des hommes. L'art est une volonté de forme parce
qu'il est un désir de durée. Quand une forme s'use ou se transforme en formule, le poète doit en inventer une autre.
Ou trouver une ancienne et la refaçonner: la réinventer. L'invention d'une forme est souvent une nouveauté qui date de
deux ou trois cents ans: quoi de plus neuf que les poèmes chinois recrées par Pound, les chansons où Apollinaire ressuscite
des mètres médiévaux, ou la musique indécise, qui passe et ne pèse, que Dario hérita de Verlaine et Verlaine de Villon?"...
Octavio Paz, L'autre voix. Poésie et fin de siècle, 1992.
à Vous...
hasia
- Dad Allaoua, Loup-de-lune et jim aiment ceci
#14
Posté 03 mars 2017 - 09:44
Jim ! Tu nous sors encore le mythe de Rimbaud
un poète génial et jeune, mais qui est un vrai chieur
Personnellement, je ne donne pas d'âge aux poètes
#15
Posté 03 mars 2017 - 10:25
Jim ! Tu nous sors encore le mythe de Rimbaud
un poète génial et jeune, mais qui est un vrai chieur
Personnellement, je ne donne pas d'âge aux poètes
Rambo? J'ai bien aimé le premier film, ensuite, trop de propagande pro US à mon goût...
Aaahhh, je vois que le bon vieil ethnocentrisme franchouillard a encore de belles heures devant lui et il participe sans doute au succès de Sardine Lapine.
Ce que je vous proposais c'est de remonter dans le temps vers les grottes, les grands espaces inconnus, la peur de la nuit et des orages, les débuts du chamanisme et non une promenade dans le Lagarde et Michard...
Perso, j'aime savoir quel âge a un auteur au moment où il écrit le texte que je lis car je m'intéresse plus aux contenus qu'à l'esthétique. Et il me semble que l'on ne pense pas exactement de la manière lorsqu'on est adolescent qu'aux différents autres âges de la vie, qu'il y a évolution intellectuelle avant la possible régression de la sénilité.
Convivialement vôtre.
#16
Posté 03 mars 2017 - 10:50
Je n'ai pas connu l'âge des cavernes
le premier qui laisse des traces c'est François (V)illon
Un nom presque identique à une lettre près
un gars dont on sait qu'il est mort dans la mouise
Ballade des contre-vérités
Il n'est soin que quand on a faim
Ne service que d'ennemi,
Ne mâcher qu'un botel de fain,
Ne fort guet que d'homme endormi,
Ne clémence que félonie,
N'assurance que de peureux,
Ne foi que d'homme qui renie,
Ne bien conseillé qu'amoureux.
Il n'est engendrement qu'en boin
Ne bon bruit que d'homme banni,
Ne ris qu'après un coup de poing,
Ne lotz que dettes mettre en ni,
Ne vraie amour qu'en flatterie,
N'encontre que de malheureux,
Ne vrai rapport que menterie,
Ne bien conseillé qu'amoureux.
Ne tel repos que vivre en soin,
N'honneur porter que dire : " Fi ! ",
Ne soi vanter que de faux coin,
Ne santé que d'homme bouffi,
Ne haut vouloir que couardie,
Ne conseil que de furieux,
Ne douceur qu'en femme étourdie,
Ne bien conseillé qu'amoureux.
Voulez-vous que verté vous dire ?
Il n'est jouer qu'en maladie,
Lettre vraie qu'en tragédie,
Lâche homme que chevalereux,
Orrible son que mélodie,
Ne bien conseillé qu'amoureux.
François Villon 1431-????
#17
Posté 03 mars 2017 - 12:31
Forme, langue et syntaxe peuvent sans doute vieillir, ce que j'appellerais les structures matérielles du poème - mais il me semble que la poésie en elle-même ( ce qu'elle transmet, ce qu'elle suggère ) échappe au Temps. La façon, par exemple, dont Ronsard parle de l'amour est, certes, propre à son siècle, mais les sentiments exprimés (confiance, joie, angoisse, douleur...) transcendent son époque et parlent toujours à l'homme de notre temps.Je pense que oui et pas simplement à cause de la syntaxe et des champs lexicaux utilisés.
La poésie vieillit, s'anémie, perd de sa substance, de sa magie au fil des siècles. Sans doute, en grande partie, parce que de plus en plus, certain-e-s se disent poètes parce qu'ils/elles alignent, à la louche, correctement ou non des vers rimés ou pas. ( je parle de manière générale et pas spécialement de ce qui se passe sur TLP et réitère le fait que je soutiens toute forme d'écriture "réussie ou non" parce qu'elle vaut mieux que le silence, la résignation ou la rancoeur )
Mais de là à ce que toute personne se disant poète le soit au sens où je l'entends ( ce qui n'implique que moi ) et que j' acquiesce, il y a du chemin.
Belle journée.
jim
Autrement dit, tout ce qui appartient à la "rhétorique" d'une époque donnée vieillit, mais pas la substance même de ce qui est contenu dans ladite rhétorique. C'est, du moins, ce que je pense...
- Julien Hoquet, Selphie et jim aiment ceci
#18
Posté 03 mars 2017 - 01:56
Forme, langue et syntaxe peuvent sans doute vieillir, ce que j'appellerais les structures matérielles du poème - mais il me semble que la poésie en elle-même ( ce qu'elle transmet, ce qu'elle suggère ) échappe au Temps. La façon, par exemple, dont Ronsard parle de l'amour est, certes, propre à son siècle, mais les sentiments exprimés (confiance, joie, angoisse, douleur...) transcendent son époque et parlent toujours à l'homme de notre temps.
Autrement dit, tout ce qui appartient à la "rhétorique" d'une époque donnée vieillit, mais pas la substance même de ce qui est contenu dans ladite rhétorique. C'est, du moins, ce que je pense...
Oui, bien entendu, dans ce cas précis, je ne peux être que d'accord avec toi.
Mais mon propos est de tenter de sortir de la poésie franco-française et d'essayer d'inciter à aller un peu regarder ailleurs vers d'autres peuples, d'autres cultures, d'autres civilisations orales ou écrites, disparues ou non.
Convivialement.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#19
Posté 03 mars 2017 - 02:11
ps: pour faire simple, je pense que la poésie s'est académisée, "embourgeoisée", qu'elle a perdu de sa sauvagerie et de son sens du "sacré",c'est pour cela que je pense, en partie, car d'autres facteurs existent, et ça n'engage que moi ( et je ne suis pas un spécialiste de l'histoire mondiale de la poésie, loin s'en faut ) qu'elle a vieilli et s'est anémiée.
- Julien Hoquet aime ceci
#20
Posté 03 mars 2017 - 02:28
Rien à faire je cause en français et ce site, il est dédié à la langue française,
ce n'est pas évident pour les autre langues, traduire c'est trahir
un gars comme Bob Dylan je le trouve barbant dans ses chansons
j'aime beaucoup plus un gars dépressif et déprimant comme Léonard Cohen
#21
Posté 03 mars 2017 - 02:52
ps: pour faire simple, je pense que la poésie s'est académisée, "embourgeoisée", qu'elle a perdu de sa sauvagerie et de son sens du "sacré",c'est pour cela que je pense, en partie, car d'autres facteurs existent, et ça n'engage que moi ( et je ne suis pas un spécialiste de l'histoire mondiale de la poésie, loin s'en faut ) qu'elle a vieilli et s'est anémiée.
oui
le mot
glisse
et perd sens
#22
Posté 03 mars 2017 - 03:12
Rien à faire je cause en français et ce site, il est dédié à la langue française,
ce n'est pas évident pour les autre langues, traduire c'est trahir
un gars comme Bob Dylan je le trouve barbant dans ses chansons
j'aime beaucoup plus un gars dépressif et déprimant comme Léonard Cohen
Je préfère aussi Cohen...
Et oui, tu causes et écris en français mais ça ne t'empêche pas d'aller te nourrir ailleurs ( c'est tout à ton honneur ) et de pratiquer des formes poétiques à l'origine nées ailleurs
Exemple:Le haïku (俳句, haiku?), terme créé par le poète Masaoka Shiki (1867-1902), est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise et dont la paternité, dans son esprit actuel, est attribuée au poète Bashō Matsuo (1644-1694)1.
#23
Invité_Marcel Faure_*
Posté 03 mars 2017 - 03:59
Que dans chaque vitrine un sahara se reflète
une belle trouvaille.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#24
Posté 03 mars 2017 - 04:05
Le sable c'est de la silice
qui est le principal composant du verre
- M. de Saint-Michel aime ceci
#25
Posté 03 mars 2017 - 04:47
Un magnifique poème qui incite à la réflexion profonde.
Merci pour le partage
Bonne soirée
Amitiés
- M. de Saint-Michel aime ceci
#26
Posté 03 mars 2017 - 07:15
ps: pour faire simple, je pense que la poésie s'est académisée, "embourgeoisée", qu'elle a perdu de sa sauvagerie et de son sens du "sacré",c'est pour cela que je pense, en partie, car d'autres facteurs existent, et ça n'engage que moi ( et je ne suis pas un spécialiste de l'histoire mondiale de la poésie, loin s'en faut ) qu'elle a vieilli et s'est anémiée.
Le surréalisme a essayé de retrouver cette "sauvagerie" et ce "sens du sacré"... (Et avant lui, on peut penser à des poètes comme Nerval, Rimbaud, Lautréamont...)
une belle trouvaille.
Merci à vous.
- jim aime ceci
#27
Posté 03 mars 2017 - 07:25
Le surréalisme a essayé de retrouver cette "sauvagerie" et ce "sens du sacré"... (Et avant lui, on peut penser à des poètes comme Nerval, Rimbaud, Lautréamont...)
Merci à vous.
Le surréalisme, selon moi, était contaminé par le communisme et les luttes internes, mais ce fut , sans contexte, un voyage surprenant.
- M. de Saint-Michel aime ceci
#29
Posté 03 mars 2017 - 08:13
Une belle journée sur TLP;
A demain!
Ronflez z'en pets!
Fichier(s) joint(s)
#30
Posté 04 mars 2017 - 09:31
Lucie in the sky with diamonds
Entre Yves Coppens et les Beatles
Un hymne pour toute une génération
- Julien Hoquet aime ceci
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