LAISSEZ NOUS RONFLER
Ah ! laissez nous ronfler
Le nez en l’air, la gueule ouverte
La langueur à Morphée offerte
Racler la gorge et renâcler.
On est si bien ainsi
Dans la totale ataraxie
Toute notre âme s’évapore
L’extase entre par tous les pores
On s’allonge un moment
Sous le coup d’un abattement
Et le sommeil, sans bruit, nous piége
Pose sur nous son sortilège
Oui, l’on s’entend ronfler
Arrêtez donc de persifler
Ne perturbez pas notre extase
Retour vers l’apocatastase
On perd sa densité
Gagne le don d’ubiquité
On voit tout depuis son nuage
En s’accompagnant d’un bruitage
Mais quel est donc ce bruit
Qui vient troubler notre répit ?
Ce n’est pas un hélicoptère
Juste la sieste de Grand-père !