Et le poète danseur des mondes
Rêve la vie que la mort rêve
En un corps dément
Que mille âmes occupent
Sans qu'aucune forme un soi
Palais sans roi que des chevaux fous
Aux ailes d'oiseaux rapaces
Font hurler dans la nuit sans étoiles
Et le midi ardent qui incendie la sylve
Fleuve de feu parmi les mille lacs d'eau noire
Le rêve de la vie déjà s'écoule parmi les os
Parmi les orbites décharnées
des yeux aveugles d'avoir trop vu
Des lèvres craquées d'avoir trop bu
Les montagnes se dressent et s'écoulent
Comme vagues de pierre
Et tu n'en as rien su
Va et meurs, petit homme !