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La chaussette trouée


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202 réponses à ce sujet

#121 Hattie

Hattie

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Posté 01 novembre 2018 - 02:19

.

 

 

Ici et ailleurs,

Acapulco, Caracas, Saint-Pétersbourg,

tout n'est que bruits, désordres et corruptions.

Tout n'est que fureur, vanité, bal à Ne Ne

aux portes de l'enfer.

Ablutions, H1N1, idoles et fastes hédonistes.

Une pandémie de grippe       / crash !

 

                                 s'abat sur la terre.

 

.



#122 serioscal

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Posté 01 novembre 2018 - 06:27

La pandémie affecte tous les êtres vivants et à-demi vivants. Elle transforme les humains en pots de confiture avariée et les animaux en boîtes de conserve destinées à des cosmonautes stationnés à Irkoutsk. Les végétaux sont transformés en fibrilles cosmiques. On dirait un peu les cheveux des personnages de Star Wars (le comic) quand la série a été confiée à Bill Sienkiewikz, faisant à l'époque sombrer le jeune public dans une folie sanguinaire morbide et anachronique (ce n'était pas halloween). Tout cela a passé aujourd'hui.

Que reste-t-il ? Rien.
Pas même le néant (transformé en cirage pour aucune chaussure).

L'espace semble-t-il strié par un fil léger et sensible qui se défilerait sans fin à partir d'une minuscule déchirure du Tissu originel (la parole ?), non localisée dans l'abstraction lactée du cosmos ? Ce n'est que le semblant d'une illusion.

Réellement, il n'y a rien. Vous croyez respirer (après tant de fadaises !) mais si vous écoutiez attentivement votre système pulmonaire défaillant, vous en auriez peut-être le soupçon.

Il n'y a rien.

#123 Hattie

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Posté 02 novembre 2018 - 05:52

Le rien reste un éternel problème pour l'homme. Articulé, désarticulé, soustrait, multiplié, divisé, additionné, rien reste rien.

On peut peut-être en douter, mais assurément en avoir la honte : la faute à l'homme qui le nomma, dans un effroyable effacement du bout de pied.

Seul, seuls et fragiles, gisent au sol dans un bain de péchés un petit gland fraiser lie-de-vin et un innocent pihi de Chine malmené à Levallois-Perret.



#124 serioscal

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Posté 02 novembre 2018 - 06:46

Ainsi l'espace sidéral est-il sans borne,

sans borne autre que le pihi et le gland qui signalent

(aux attentifs seulement)

qu'on est à Levallois-Perret. Mais il n'y a plus de métro,

plus de RER. Il reste un coffre-fort.

Il flotte dans l'espace tel un monolithe gris anthracite, indifférent

à la lutte constante, sans merci, entre matière et antimatière,

à l'existence d'un trou noir dans une chaussette bleue,

à l'existence de clauses iniques dans le contrat d'assurance universel.

"Si le récit établi du dommage comporte des incohérences, merci de les déduire des montants à prendre en compte par votre société d'assurance."

Le pihi décide de retourner en Chine. Mais voyager à travers le rien comporte des complications qu'on peut difficilement expliquer quand on n'y est pas.

Vous y êtes, vous ?



#125 Hattie

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Posté 03 novembre 2018 - 06:20

.

 

Non. Vous n'y est plus. Il est triste. Il a perdu son nous. Il le cherche. Dans les gravats et les détritus. Dans les arcanes de la politique. Rien. Dans les règles de la politesse. Rien. Dans les textes sacrés. Rien. Dans les tutoiements du ciel et les raccommodages de la rue. Rien. Pas de nous. Il flotte bien dans l'interstice sidéral un coffre-fort monolithique et gris... mais aucun souvenir d'y avoir déposé un jour son nous. Lui aurait-on volé ? C'est coton pour l'attraper et le voler ! Qui ? Spaggiari ? Non. Il est mort. Son nous se serait-il volatilisé ? Sans même un faire-part ? Un billet d'à-nous. En dépit et au-delà des garanties contractées lors de l'Assurance Universelle ? Un nous c'est fiable. Un nous c'est compact. Il s'en souviendrait. Il aurait attrapé un tour de rien. Il serait resté immobilisé entre son Je et son mal. Un nous dématérialisé ? C'est ce que le monde a le plus à craindre. Le monde s'en emparerait. Le monde vacillerait dans une sorte de foi mystérieuse et collectiviste. Il n'y aurait plus de nous pensant, plus qu'un nous collectif. Des congrégations foisonnantes de nous. Des kibboutz de nous. Des sovkhozes de nous. Que voudraient-ils faire avec nous ? Qui sont ils ? Un nous c'est … un pihi triste, très triste, pihi expat', et un gland lie-de-vin enflammé, amoureux du pihi. Dans une mare d'alcool propédeutique.

 

.


 



#126 serioscal

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Posté 03 novembre 2018 - 09:18

Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Voilà. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Rien. Non. Bref. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Certes. Certes. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Nous. Rien. Rien. Rien. Rien. Oh la la. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Un trou. Rien. Non. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Un fil. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Un fil. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Un trou. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Non. Non. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Un trou. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Le vide. Rien. Rien. Non. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Rien. Le trou. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. Non. Non. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Vide. Rien. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Non. Rien. Rien. Rien. Rien. La chaussette. Non.

 

Pauvre homme. Il va encore rater le train.



#127 Hattie

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Posté 03 novembre 2018 - 09:40

_ Préparez-vous à monter. Fermez les portes. Le train va démarrer.

 

Dans un chaos de lettres et de ruines, le rien s'échauffe. Le train s'emballe. La carcasse d'airain s'ébranle. L'homme urine. Reins éreintés. Sirène hurlante. S'éreinte l'étrange saurien.



#128 serioscal

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Posté 03 novembre 2018 - 01:33

- Nire, en ire !
Ne re ne i ni n
En rien ri ne i
Ni en ne e ! Erre
Erre ni en ère
Ni en r en n en i

i

#129 Hattie

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Posté 04 novembre 2018 - 07:17

Henri en Erin ni ne rit ni ne nie.

Rin ! Éreinté.

Irène en Iran ni ne nie ni ne triche.

Reine !

Ah ! Quoi qu'à trie ?

Trie thé.

A qui ?

A roi neige Uh.

Qui ?

Rien. A ne. Hue !

SSSSSSSSS...

géant qui nage.

Étrange saurien.



#130 serioscal

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Posté 04 novembre 2018 - 07:31

Normalement il ne doit pas sortir d'ici.

Puisqu'ici n'est pas un lieu (rien).

Il faut qu'il parte - mais où aller nulle part ici

et rien ?

Ce n'est pas sérieux.

On ne peut pas demander au saurien de s'en aller sans lui proposer de direction,

même si c'est tout ce qui reste de l'arche de Noé à ce stade.

D'ailleurs, on ne sait pas ce qu'il fait là. Normalement, il n'y est pas.

S'il y est, c'est qu'il y a erreur ! erreur ! erreur !

voire faute

dans le scénario

qui devait être minimal : pareil à une simple ligne

tracée sans un tremblement

sur une feuille de papier raisonnablement épaisse,

assez pour ne pas être percée par le trait rectiligne

qui n'était pas sensé se perdre en ligaments de points mêlés

dont le dessin ressemble finalement à un saurien,

rien.



#131 Hattie

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Posté 04 novembre 2018 - 06:18

Allez faire un scénario avec ça ! Je sais, je sais... J'suis d'accord ! Sourire.

 

 

Si le saurien (souriant) est ici, c'est qu'il y a eu volonté, - et non erreur.

Volonté, - et non hasard.

Volonté et, peut-être, nécessité.

Mais, dans tous les cas, quelqu'un (qui?) a voulu la présence du saurien.

Ici. Et maintenant. Et Paf !

 

Ce qui est une erreur ici, voire une faute, est la feuille de papier.

Elle vient de nulle part, puisque rien.

A moins que...l'engendrement spontané ?

L'immaculée conception ?.

Ne va nulle part, puisque non-lieu.

L'évocation même d'un trait possible sur cette feuille est, donc, une grave hérésie du rien.

Susceptible de sanction. Na.



#132 serioscal

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Posté 05 novembre 2018 - 06:43

Nadigne s'impatiente.

- C'est pas très fun, ces histoires de rien mon gneugneu tu devrais remettre de la lumière.

- Avec tous ces importuns, vois-tu, je ne sais plus comment je m'appelle. L'autre jour j'avais réussi à faire un peu de rangement. D'un côté il y avait des trucs bruyants et brillants... Je me suis dit : "C'est pas mal, ça ! On va dire que c'est le jour" et puis le reste du bazar, on n'y voyait goutte, je me suis dit : "Bon bah là, c'est pas compliqué, c'est la nuit";

- Et la lumière alors ?

- Eh bien j'en étais là, chérie. J'avais fait un peu de tri, j'étais content de moi. Je me suis dit : "ça, c'est le jour 1".

- Et donc...

- Bah, donc... rien. Je me suis senti un peu las. J'ai voulu mettre de l'ordre dans mes idées. J'ai pris une feuille de papier, un crayon et là....

- Oui ?

- Un saurien est apparu et m'a expliqué que je n'avais pas le droit de faire ça.

- Faire quoi ?

- Rien. On ne peut rien faire ici. Si tu apparais, hop ! un saurien apparaît et te bourre le crâne.

- C'est tout ce que tu as trouvé pour te faire pardonner ? Un saurien ? Vaurien, vaurien !

 

L'univers tremble. Mais comme il est réduit à rien, cela ne se sent pas trop.



#133 Hattie

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Posté 05 novembre 2018 - 03:43

Face à l'insistance de Nadigme, Gneugneu se rend compte de sa bourde. Comment expliquer le rien à partir de rien, qui plus est à une … femme.

Cris de femmes dans l'assistance :

_ Macho !! Vaurien de macho ! A la cuisine !

 

Pour avoir la paix, Gneugneu tente le lyrisme et la métaphore.

Avec les femmes cela marche souvent ! pense-t-il.

_ Macho ! Vaurien de macho ! Va torcher les mômes !

 

_ Mais non, mon Amour, ne t'emporte pas avec la foule. Les choses ne sont pas seulement ce qu'elles laissent paraître. La nuit est la miraculeuse transformation du jour. Sa résilience. Comme la vérité a le besoin impérieux du mensonge pour exister. Les graines de l'amarante ne sont-elles pas blanches ? Tandis que l'épi de la fleur est rouge. Mon Amour. Mon Amour, ma fleur, ma fleur, mon Amour. Les ombres brillent dans la nuit. Mais tu ne les vois pas /

(plus faux-cul, ça n'existe pas)

 

_ Retourne à la terre, vaurien. Sous terre ! C'est là qu'est ta place !

(tant de haine)

_ Les ombres brillent dans la nuit, mais tu ne les vois pas. Mon amour. /

Paf !

Un baiser langoureux lui clôt le bec. Gneugneu qui aime ça.. et aime ça. Se régale. Prend son pied. Se (… ici la décence ne permet de dire davantage). Les frissons succèdent aux frissons. Les poils succèdent aux poils, se redressent. La sueur glisse le long du torse. L'Amour est l'A. Qui se niche. Dans les plis de l'aine, les replis du ventre, les cicatrices béantes de l'ombilic. Court tout le long de la nuque, de la colonne vertébrale, jusques'aux cuisses, aux testicules. La volupté faite homme. Tel un nugme sacré, un sexe anthropologique, un yoni androcéphale. Menaçant mais si tentant.

Que Gneugneu se laisse tenter. Par les mille et un dieux de l'enfer et leurs commandements.

 

_ Dans la mystérieuse résilience du jour, mon Amour-aussi, c'est le saurien que tu viens de te taper ! Crache l'écaille qu'il te reste sur la langue, sinon tu vas avoir mal au crâne et rayer la feuille de papier !



#134 serioscal

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Posté 05 novembre 2018 - 08:37

Ainsi le rien. L'extase. L'expérience. L'être de la sensibilité de la conscience d'un(e) autre qui n'est «ni tout à fait le ou la même ni tout à fait un(e) autre ». Il n'y a pas d 'exactitude ici. Juste une réalité de flux. Ta respiration qui se disperse sur ma poitrine. Ton nez qui glisse sur mon épaule. Ce sommeil qui n'est pas exactement un sommeil...

Le monde du Gneugneu suprême vacille. Il n'y a plus le jour et la nuit, au sens où les Écritures (pas le autres) l'entendaient. Mais il y a pire.

La tête de Gneugneu le Démiurge s'enfonce dans l'oreiller de rien (et l'oreiller, sarcastique, répond : « De rrrieeeeennnn !!! »).

Il y a pire. Gneugneu se relève péniblement et tend l'infinité (l'indignité) de son corps en direction du tourne-disques qui, bien lui en a pris, n'avait pas de marque.

Ce qui le rend disponible au minimalisme le plus strict.

Sur la platine, un vinyle de Candlemass. D' une époque où l'on ne gravait presque plus de vinyles.

Sauf Candlemass.Au burin. Gneugneu l'Unique épuise sa dernière énergie à déposer la pointe du saphir sur la plage désirée.

Gneugneu encore engourdi de ses troubles ébats avec Nadigne, soudain disparue, se plonge dans la lecture d'Anton LaVey.

https://youtu.be/EZZOoA6xoro

#135 Hattie

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Posté 06 novembre 2018 - 06:51

Ainsi devint Gneugneu l'extatique Oguste-1, au cours de la grande crise du rien.

Le rien engendra tous les temps, tous les horizons, tous les ineffables. Détricota tous les mots (petit bourgeois). Tous les langages. Infidèles.

 

Langue déliée, le saurien profita de la crise du rien pour apparaître ailleurs.

Ailleurs est _ici, prochain lieu où Nadigme se trouevra.

Dans la confusion des temps et des lieux, nul ne sait quelle autre peste pourrait s'abattre. Suivre Nadigme... c'est pire que suivre un concept, s’abîmer les oreilles avec Candlemass ou perdre ses yeux avec l'écriture V _.

Seule Amélie Nothomb saurait approcher le cas.

Nadigmee partie, le sang du rien devint la pensée-absente. Dans un corps A.

 

Que la tension de l'homme sur le clavier clime clame clomme tel un marteau frappant la touche d'un piano.

 

Oguste 1er en est là de ses non_pensées. Stridentes. Cherchant à capter le souffle vital de l'Univers. Preou . Réaliser le vide du mot sur la feuille et dans les airs afin d'approcher la (substantifique) moelle du rien. Tenter progressivement la suppression des lignes de force du qualificatif. Dans un premier temps, par son contraire, le sur-qualificatif. Comme un gouffre compense le déséquilibre imposant d'une montagne.

 

Accriché à sa nature.

 

_ Oh ! mec ! Tu t'sens  pas bien ?



#136 serioscal

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Posté 06 novembre 2018 - 08:31

L'homme peine à répondre. Il voudrait dire « Je ne me sens rien » ou « je ne me sens de rien » ou préciser « à peine, à peine... » Aucun mot ne se forme dans son palais lourd comme un parpaing (les parpaings du néant qui eux aussi prétendent se substituer à rien). Il ne peut se sentir que rien ou de rien pourtant, pas puisqu'il n'est que (ou pas) là et non là-bas, où Nadigne -ra...

Le futur de ce rien qui se sécrète malgré soi a de quoi interroger, il est vrai.

#137 Hattie

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Posté 06 novembre 2018 - 10:16

Les parpaing du néant... Voilà le trait de génie. Voilà l'insécable intuition. L'origine et l'aboutissement du rien, en même temps ! D'un parpaing, deux coups. Remonter le rien vers sa source (si besoin à coups de perfusions et scalpels mythologiques, - toujours la recherche de l'équilibre) et y dresser un temple. Monument post-moderne et sobre à la gloire du néant. Rien y serait. Rien inconnu. Soldat permanent du premier silex consumé en soi. Ex erreir.



#138 serioscal

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Posté 06 novembre 2018 - 07:44

Ainsi de la vie. Rien.

L'essence de ce rien nous est inconnue. Nous ne pouvons nous le représenter. Ce rien est pareil au trou d'une chaussette trouée, qui trahit à peine perceptiblement (mais de façon infaillible) la déperdition de l'être en un homme qui ne remarquera peut-être pas lui-même cette dégradation. Il s'en souciera d'autant moins que le téléphone sonnera au moment où il sera pour sortir.

C'est un appel publicitaire. A l'autre bout du fil, un commercial d'une cinquantaine d'années. Il sent la fatigue s'accumuler sur ses épaules et entre ses nerfs. Il en est au dix-septième appel infructueux de la journée. Les gens croient être assurés, ici.

Ils ne savent décidément pas ce qui se trame.

#139 Hattie

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Posté 07 novembre 2018 - 09:35

Le commercial monte au 17ème étage. Ouvre la fenêtre. Puis se jette dans le vide.

_ '' Le 17 est un chiffre portant malheur '', dit un passant sur le trottoir d'en face. Froidement.



#140 serioscal

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Posté 07 novembre 2018 - 12:47

Dix-sept est un nombre froid. On ne sait pas si cela tient au 10 ou au 7 (rien ne pourrait nous l'assurer). Mais le fait est dur, comme le dirait TS Eliot (contrat 7B887T09).

L'homme qui voulait sortir est toujours au téléphone. Il attend qu'on lui parle...

Mais non. Rien.

#141 Hattie

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Posté 07 novembre 2018 - 07:33

Mais que fait la Police ?

Rien.

L'appel est vain.

Il faut faire le 15.

_ Je voudrais le 22

   à Levallois-Perret



#142 serioscal

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Posté 07 novembre 2018 - 08:12

- Bien l'bonjour, vous êtes au restaurant La chaussette trouée, au coeur des Côtes d'Armor.
- Les côtes du coeur, c'est gore !
- Vous réservez pour combien de personnes ?
- Quinze, dix-sept ou vingt-deux, il faut qu'on fasse l'inventaire, là. Les morts comptent ?
- Bah, ça dépend. Ils sont complets ou non ?
- Pour les linguistes, on n'a pas encore tout récupéré. On peut amener quelques animaux ?
- J'en saurien, moi ! J'vais d'mander au patron. Yoaaaaan !

Bip. Bip. Bip.

Saloperie de téléphonie du XXIe siècle. Tout était si stable en 1986 !

#143 Hattie

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Posté 08 novembre 2018 - 06:33

Yoaaaaan... est descendu avec la porte.

Le patron de La chaussette-trouée a filé avec la caisse.

L'établissement a fermé.

Ils, eux, se rabattent sur Le Bonnard-Mort, coquet coquin restaurant du Finistère.

 

_ Je vous stère ?

_ Un paquet de navets

_ Bien. (il note). Et pour mechieu ?

_ Un médaillon de morue

_ Bien. (il note). Et pour mechieu ?

_ Un ave de châtaigne

_ Ah ! Cha ch'est bien ! Châtaigne et choux-fleurs ch'est chrestien ! (il note). Et pour mechieu ?

_ Un pater. Avec sa sauce

_ ???? Sha Shau-che. (il note). Et pour mechieu ?

_ Un gardon et une religieuse

_ Bien. Le gardon, bleu ou shaignant ?

_ C'est toi que je vais shaigner, coyote de malheur !

_  Bip. Bip. Bip (le coyote)

_ Calmez-vous, maître ! Ce n'est qu'un pauvre homme avec un léger défaut de prononciation. Enfin ! Ne soyez ni stère ni rique !

 

Vexé, le maître. Monte au 18ème. Ouvre la fenêtre.

Le vent marin s'engouffre. Avec violence.

Le maître ti-tube. Un peu. Perd sa chaussure, pur croco.

N'a pas le pied / s'entend marin / sentant marin / 100 ans marin

Trop c'est trop.

_ Yoaaaannnn, my yoyo butterfly, my french cancan, my porte of secours, let me again, my shoes aren't made for flying, miserere.

Ma non troppo, ni une ni deux, se jette dans le vide.

Puis s'envole............... VV VV VV VV VV VVVvvvvvvvvvvvvvvvvvv

Boitant dans le vide.

 

En bas, sur le trottoir d'en face, un passant regarde la si gracile envolée.



#144 serioscal

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Posté 08 novembre 2018 - 06:48

Petit intermède musical :
 



#145 serioscal

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Posté 08 novembre 2018 - 07:27

Yoann chute.

Dix-sept étages. Plus un.

Plus loin. Un point. Ce point est un homme. L'homme. L'assureur, en fait. Mais il tombe. Donc c'est un homme. L'homme. L'Homme, même. Ce pourrait être une femme. Il y a quelque chose de Nadigne en cet homme.

Quelque chose qui se tait. On le comprend car l'homme (Homme Nadigne) tombe.

Tous pleurent en le voyant car, certainement, on aurait pu l'aimer. Une fois au sol, ce sera plus compliqué.

Yoann se fraie son chemin descendant derrière l'ombre de l'homme assureur nadigne (HAN).

Il descend, donc. Et ironiquement (on aurait pu l'aimer lui aussi) il songe au coulis de framboise.

#146 Hattie

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Posté 08 novembre 2018 - 07:36



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Posté 08 novembre 2018 - 08:59



#148 Hattie

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Posté 09 novembre 2018 - 06:44

Sur le trottoir d'en-face :

 

 



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Posté 09 novembre 2018 - 01:01

Entre les deux trottoirs, on n'entend rien. Les voitures passent très vite, ce qui bouscule les passants. Les corps s'accumulent. Sur le trottoir qui fait face à celui d'en face, les corps de l'assureur et de Yohann sont pris de convulsions. Bientôt émergera de l'asphalte en fusion un monstre hybride, porteur de projet, rêvant à la création d'une SARL assurance-gastronomie-retoucherie-zombie.

Un passant, choqué, s'exclame :
- Quel est le public cible ?

#150 Hattie

Hattie

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Posté 09 novembre 2018 - 06:32

_ Monsieur, on vous dit que c'est anonyme. ET QU'ON N'ENTEND RIEN !

   (il hurle, et pousse le passant choqué à l'écart, dans l'entrée d'un immeuble, moderne, clair et propre).

_ Oui, mais quand même, c'est pas tout à fait normal !

_ Qu'est-ce que la normalité ?

_ Quand même... Les convulsions des deux hommes, là...

_ C'est physiologique. La bête qui sommeille se réveille.

_ Vrai ? Une bête à deux corps et deux têtes ?

_ Ouais. Pour l'instant. On a vu pire.

_ Pire ? C'est possible ?

_ Très certainement.

_ Bon. Alors, merci. Monsieur .. ?

_ Je vous en prie.

 

Le patron du vendeur d'oranges-pas-chères salue très poliment le passant rassuré, puis le raccompagne entre les deux trottoirs.

 

_ La BMW filait à toute allure. Le choc fut propre..., témoigne le passant entendu par la gendarmerie.

_ Vous étiez seul ? Le seul témoin ?

_ Ça va pas, non ! Suis pas témoin ! Pas folle la bête ! J'ai bu un verre d'oranges sanguines et suis monté direct au 19ème avec mon parpaing !