Au coeur du désert d'inconnus, solitude parfaite aux pistes pénétrées d'habitudes qui se confondent,
à la visite d'un nulle part à la vision d'une foule, qui roule au danger d'incognito légion,
aux minimes secrets que l'on ne partage qu'avec soi-même et ses petits souliers de réponse,
se défoule à l'orgie des pas qui vont et viennent et entraînent, une drôle de danse trépidante
d'indécision.
A perte de vue de rues et de ponts, à la sonde des malheurs sués de pluie et de larmes de l'indifférente ville,
au profond du fantasme d'un fluide interrompu de passants, se reconnaissant parmi les squares fertiles,
où se regardent dans les yeux les piétons, à l'arrêt à la ronde d'un moment de grâce…
où on se reconnaît tous enfin pareils et différents de rêves et de choix.
Le choix de rester soi-même au noyé de la foule qui coule et emporte tout,
déracinés des allées et départs, qui tournoient de visage en visage la fragilité du hasard qui s'ouvre,
grand large aux avenues et boulevards, où s'amassent les corps décapités aux pieds et jambes
qui courent,
et trahissent les sourires et les palabres et le temps, indéfiniment sacrifiés au portable et aux tablettes
qui, la tête au désert, étouffent.