Morne et uniforme plaine,
tu aplanis les bosses, surface monotone où seuls les cris d'oiseaux
tombent et remontent crescendo vers l'astre au couchant, couleurs trémolos,
aux marines sublimes de terre et de ciel
se perdant au flou de l'horizon qui rêve.
Morne et uniforme plaine,
tu habilles d'un tablier bien serré d'ocre et de brun,
la terre où tu terres les semailles pour des récoltes d'enfer,
luisantes aux blés ou à l'orge, au froment ou au seigle,
graines bénéfiques que tu apothéoses en miche de pain.
Morne et uniforme plaine,
tu changes chaque année au rythme des saisons à l'azur qui se sonde,
trop ou pas assez, c'est selon Dame Pluie ou Monsieur Soleil qui se répondent,
tour à tour en nuances de déshabillé, en hiver comme en été
à ce ciel capricieux qui n'en fait qu'à son vent, verve prolixe ou chuchotée.