Comme une épave échouée sur la plage des fantasmes,
elle gît, là, encombrée de sable à l'échine saillante de son naufrage,
et enterre le temps de ses rêves d'océan libre,
là, oublié de ses marins qui chaloupent encore à la rive de leurs désirs,
pour atteindre l'île de cocagne, là où les vagues bercent les plaisirs.
Comme une épave oubliée au creux des dunes naissantes, seins de variantes,
elle pose, là, dessossé de ses mâts à l'allure désolée d'un massif ventre,
et oublie les soleils traversés au tangage et au roulis de ses appels,
là, oubliée de son capitaine qui gît au fond des algues au chant des sirènes,
pour atteindre le cimetière du va et vient des hommes de mer :
là où la mort les entraînent, flottant au gré des morsures aux courants de sel.