Ombre brûlée,
On vient d'élaguer le vieux saule,
Les branches encore vertes montées en bûcher.
Ici on ne fait pas de fagots pour l'hiver.
Déjà les flammes montent,
L'écorce gonfle,
La sève hurle,
N'en pouvant plus,
Elle éclate les fibres du bois.
Les plus grosses branches bouillonnent à la coupe,
La sève se presse pour sortir.
Les brindilles sont déjà calcinées,
Elles se tortillent comme des vers aux anneaux de feu.
Doucement le tas s'écrase,
Des morceaux se détachent pour rouler sur la cendre.
Les flammes montent en léchant de plaisir ce bois qui se consume.
Le vent joue les ventilateurs et attise les flammes,
S'amusant à faire tourner la fumée,
Cette fumée qui monte pour être aussi tôt rabattue.
Cette fumée qui fait pleurer,
Ceux qui on osé couper et brûler,
Ces branches, qui avaient eu le tort,
De faire de l'ombre,
A leur gazon !
LM 6/02/2004