Dors grand-papa dors
Mon tour est venu
De guetter à la fenêtre
L'arrivée des grands bateaux
Aux voiles de lumières
Remontant un fleuve oublié
Pour nous dessiller le regard
Dors grand-papa dors
T'étais un homme de peu de mots
Dans un pays sans nom
ENFIN! Grand-papa
LÀ-BAS!
Je les vois ces belles voiles
Elles viennent nous libérer
De cette noire mélancolie
Dors grand-papa dors
Je témoignerai de la patience
Et de la fulgurance
Des anciens guetteurs
Qui comme toi ont préféré
À toute cette misère viscérale
Un printemps éternel
Dors grand-papa dors
T'avais raison, l'hiver c'est absurde
Tu entends la cloche qui sonne
(À Notre-Dame-du-Bon-Secours)
Les marins sont revenus de mer
Le cœur salé de tous ces frissons horribles
Qui accompagnent les tempêtes terribles
Pourtant leurs filets de pêche
Sont remplis de chants d'oiseaux
Allons embrasser ces pêcheurs
Ils ont besoin des caresses
De la terre et du ciel
Après avoir baroudé
Ces océans de novembre
Mais dors grand-papa
Je veille au grain
Un champ de blé d'or
Nous attend
Tout ira bien
Le printemps reviendra (bis)