17 réponses à ce sujet

[Julien Hoquet]

Y avait cette voix

Cette ostie d'voix

Qui te graffignait l'cœur

Et ce poème

Ce saint-cibol de poème

Que tu trouvais si niaiseux

Mais qui te crissait à terre

À chaque fois

 

Car ce poème

Te parlait d'elle

Cette fille, une beauté

À en avoir honte

Cette fille, nom d'un chien

Qui te dépeçait sadiquement

Jusqu'à l'os

Impudiquement

Avec ses yeux affûtés

Ses beaux yeux

À te faire renier Dieu

Et qui t'emberlificotait

Et qui te laissait brûlant

Tout seul dans ton lit aux aurores

Quelle horreur! Chienne de vie!!!

 

T'étais dégoûté

Jama' plus, jama' plus

Tu disais jama'

On ne t'y reprendra

Péché mortel!

Maudit motel!

Mais rien n'est éternel

Tu l'sais,le vent souffle

Sur un tas de poussière

Et tout s'en va

Tu devrais l'savoir

Et tu l'sais pourtant

Espèce d'insignifiant!

Passe à autre chose

T'auras jamais le meilleur

Su'elle

Cré-moé, mon chum

 

[Escamillo Cavradossi]

Crémoé c'est tout bon !

[Cyraknow]

C't'une criss d'hostie d'poème!

[Julien Hoquet]

C't'une criss d'hostie d'poème!

Bonjour Cyraknow, toi qui connais bien la culture québécoise, savais-tu, qu'une des premières questions qu'un québécois se pose avant d'écrire concerne la langue? On se demande, j'écris dans cette belle langue de France ou j'écris dans cette langue savoureuse que les gens autour de moi utilisent? Humblement, j'essaie de trouver un équilibre dans mon écriture. Mais cette recherche entraîne parfois certains excès. Ce poème en est une illustration. Il se dit bien plus qu'il ne se lit. Merci  à tous ceux , sur TLP, qui s'intéressent à ma démarche.  

[JMAP06]

Bonjour

J'aime bien la forme syncopée, et le ton volontairement populaire qui sonne vrai.

Philippe

[patricia moles]

Bonjour Julien,
Ton poème est juste, vrai, et un peu mélancolique... J'aime beaucoup l'image du vent qui souffle, ne reste que la poussière, tu le sais bien... Excuse-moi, je ne sais pas parler québécois !
Amitié, Patricia.

[Minofabbri]

Cette langue c'est du bonheur pur, très Rock N' Roll, le docteur Destouches aurait sûrement aimé le Québec!

[Julien Hoquet]

Cette langue c'est du bonheur pur, très Rock N' Roll, le docteur Destouches aurait sûrement aimé le Québec!

Merci. C'est qui le Dr Destouches, un  gynécologue?

[M. de Saint-Michel]

Merci. C'est qui le Dr Destouches, un  gynécologue?

Il est plus connu sous son pseudonyme de Louis-Ferdinand Céline, auteur de "Voyage au bout de la nuit" et de "Mort à crédit", entre autres...

[M. de Saint-Michel]

Une langue drue et rythmée qui claque bellement!

[Sinziana]

Une émotion universelle qui sonne si bien en québécois.

[Cyraknow]

Bonjour Cyraknow, toi qui connais bien la culture québécoise, savais-tu, qu'une des premières questions qu'un québécois se pose avant d'écrire concerne la langue? On se demande, j'écris dans cette belle langue de France ou j'écris dans cette langue savoureuse que les gens autour de moi utilisent? Humblement, j'essaie de trouver un équilibre dans mon écriture. Mais cette recherche entraîne parfois certains excès. Ce poème en est une illustration. Il se dit bien plus qu'il ne se lit. Merci  à tous ceux , sur TLP, qui s'intéressent à ma démarche.  

Mais c'est bien là que le bât blesse, Julien... pourquoi même se poser la question? La langue des québécois, si savoureuse, disparaîtra au profit d'une langue plus standardisée si elle n'est pas employée dans des textes à partager. Vive l'accent du pays, les mots du terroir, le joual... J'aime cette langue riche d'expressions et de mots à nulle autre pareille.

Quel plaisir chaque fois de lire ton pays et sa richesse à travers tes textes!!!

[Hattie]

' niaiseux ' m'évoque ceci :

 

' On peut faire le sot partout ailleurs, mais non en la Poésie ' (Michel de Montaigne)

 

(perso, je pense que la poésie peut s'ouvrir à la sottise et la niaiserie).

 

Mais ce poème-ci est loin d'être niais. Il est riche, musical, proche, sincère...  Toute langue et tout accent sont dignes de poésie.

Je partage entièrement l'avis de Cyraknow :

' Pourquoi même se poser la question ? '

[Julien Hoquet]

Et le mépris? Le mépris des élites pour la langue du peuple. Et là où se pose le mépris, s'installe la honte. Honte de soi-même, honte de sa langue.

[Cyraknow]

Et le mépris? Le mépris des élites pour la langue du peuple. Et là où se pose le mépris, s'installe la honte. Honte de soi-même, honte de sa langue.

C'est malheureusement vrai; il y a toujours eu ce mépris des bien-pensants pour le peuple. Toutefois, cela tend à devenir moins important, le peuple revendiquant à l'heure actuelle son droit à une existence artistique, ce qui était moins le cas autrefois. De fait, la langue populaire est aujourd'hui l'un des vecteurs de dissémination et de partage de l'art. Alors, pourquoi les québécois ne revendiqueraient-ils pas leur propre forme de langage? Au contraire! Ce serait une bouffée d'oxygène pour la littérature!

[Hattie]

Et le mépris? Le mépris des élites pour la langue du peuple. Et là où se pose le mépris, s'installe la honte. Honte de soi-même, honte de sa langue.

Le ' mépris ' se dépasse, Julien. Là où se pose le mépris, il faut encore plus poser ' sa ' voix, et s'entêter à la défendre __

[Escamillo Cavradossi]

en tout cas moi j'aime çà parce que çà sonne du tonnerre

[Jped]

Y avait cette voix
Cette ostie d'voix
Qui te graffignait l'cur
Et ce poème
Ce saint-cibol de poème
Que tu trouvais si niaiseux
Mais qui te crissait à terre
À chaque fois
 
Car ce poème
Te parlait d'elle
Cette fille, une beauté
À en avoir honte
Cette fille, nom d'un chien
Qui te dépeçait sadiquement
Jusqu'à l'os
Impudiquement
Avec ses yeux affûtés
Ses beaux yeux
À te faire renier Dieu
Et qui t'emberlificotait
Et qui te laissait brûlant
Tout seul dans ton lit aux aurores
Quelle horreur! Chienne de vie!!!
 
T'étais dégoûté
Jama' plus, jama' plus
Tu disais jama'
On ne t'y reprendra
Péché mortel!
Maudit motel!
Mais rien n'est éternel
Tu l'sais,le vent souffle
Sur un tas de poussière
Et tout s'en va
Tu devrais l'savoir
Et tu l'sais pourtant
Espèce d'insignifiant!
Passe à autre chose
T'auras jamais le meilleur
Su'elle
Cré-moé, mon chum
 

" Et plus ou moins la femme est toujours Dalila.". Situation forte, et la langue, avec ses saveurs inconnues, nous dépaysé, nous saisit et nous emporte dans l'espace et dans le temps.

" Et plus ou moins la femme est toujours Dalila" . . . ou Mata Hari.( dans les fantasmes masculins ) Situation forte, et la langue, avec ses saveurs inconnues, nous dépayse, nous saisit et nous emporte dans l'espace et dans le temps.