" L'oiseau confiné ", à la manière de Jacques Prévert
(pour ma plus jeune fille...)
Ils ont confiné l’oiseau
Et l’oiseau ne chantait plus,
Ils ont confiné l’enfant
Et l’enfant ne chantait plus.
Et voici le père qui travaille
La mère qui fait la cuisine
L’oiseau s’ennuie, l’enfant baille,
Tout le monde fait grise mine…
Mais voilà qu’un nuage passe
Il prend l’oiseau sur son dos
Qui prend l’enfant dans ses ailes
Tous trois s’envolent vers le ciel
De tout là-haut on devine
La maison près de l’école
Qui s’étiole et décline
Au milieu de l’herbe folle
Mais le père se met en colère
Et la mère avec le père :
« – Où sont-ils donc passés ? »
« – Mais que font-ils donc ? »
Alors l’oiseau s’affole
L’enfant trébuche
Le nuage pleut.
Il pleut de l’eau de larmes,
Et la mer peu à peu monte
La mer emporte le père
La mer emporte la mère
La maison, la rue, l’école...
Et tout se met à flotter
Perdu entre ciel et mer
Et l’oiseau se met à chanter
Dans la lumière de l’arc-en-ciel