Je vous jure
C'était un été pourri
Je me promenais
D'un vide à l'autre
La saison était pourrie
Vraiment pourrie
Les moustiques zonzonnaient
À mes oreilles
Les cigales stridulaient
À tue-tête
Et j'errais de détails inutiles
En détails inutiles
Saisit par des tentacules moites
Vers un monde grouillant
De petites choses insignifiantes
Je me diluais
Le temps se durcissait
Entre mes mains
Je ne m'intéressais
Plus à rien
Gorgé d'angoisse
Tout m’agaçait
Le plafond était trop bas
Le sol jonché
De corps d'araignées
Gluantes et aqueuses
Je me gavais de solitude
Tout était anodin
Je me sentais cruel
Et lâche
J'ai fermé toutes les fenêtres
J'étais trop vulnérable
Je me suis fais avalé
Par un marécage de bonne foi
À genoux, soumis
Tout m'oppressait
L'écho de ta voix
Écrasait les silences
Je ne parlais plus
Que de ton absence
La saison était pourrie
Je m'y suis noyé
Arriverons-nous un jour
À minuit?
Pour qu'enfin sans désir
Je m'efface ...