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michelconrad

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#400378 Le brandon

Posté par michelconrad - aujourd'hui, 12:43

Quand je t’aurai dit un million de fois «je t’aime», je ne te l’aurai pas encore assez dit. Quand je l’aurai écrit sur tous les murs de toutes les villes du monde, sur les pavés de toutes les places du monde, sur le sable de toutes les plages du monde, je ne t’aurai pas encore assez prouvé que je t’aime.

 

Je découvre qu’à chaque seconde l’amour peut renaître, comme les systoles succèdent aux diastoles.

 

L’amour est un océan : il bat dans nos cœurs, contre ses parois. Il est avide de lumière.

 

Je t’attends à chaque encoignure de ma vie. Ma solitude n'est plus une solitude depuis que tu y as jeté le brandon fabuleux, le brandon du rêve, le brandon de l'amour.

 

 


23/4/24





 

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#400366 Eve

Posté par michelconrad - 20 avril 2024 - 09:06

Eve, il est grand temps que je t’écrive. Depuis notre première conversation — qui a duré des heures — sur la poésie russe, bien de l’eau a coulé sous les ponts. Les années n’effacent rien. La lumière que tu m’as transmise, ce feu de Bengale qui brûle en tout poème, est toujours là. Rien ne peut l’occulter, rien ne peut l’éteindre.

 

A la Closerie des Lilas, les noms d’Apollinaire et de Lénine étaient gravés sur des plaques de cuivre, à l’endroit précis où ces personnages avaient l’habitude de s’asseoir. C’était le milieu de la nuit. Pour le provincial que j’étais , voir des serveurs nous servir un repas et des cocktails-champagne, au milieu de la nuit, fut un émerveillement.

 

Dans le taxi qui nous ramenait à ton domicile, la Parisienne que tu étais se mit à rire, lorsque le chauffeur de taxi, te prenant pour une provinciale, fit de nombreux détours pour augmenter le prix de la course. Tu lui rappelas, en quelques mots, la ligne droite.

 

Tu as traduit Tsvétaïeva, comme nulle autre personne n'a su le faire, et j'ai compris alors, à quel point toute traduction est une création. En t’emportant, la Mort a emporté un continent de mots, agencés en poèmes, -- et mille éclats de rire.

 

 

 

 

17/4/24


 

 




#400355 Marina

Posté par michelconrad - 17 avril 2024 - 09:10

Merci Michel pour vos prières qui en rejoignent beaucoup d'autres, et merci pour l'évocation de ces poètes dont les vies et les textes traversent le temps pour notre plus grande joie.

Laurence,

 

Vous le savez, tout comme moi : toute la poésie de tous les poètes du monde est un cri contre la guerre,  qui est la Mort, et donc l'exact inverse de la poésie, qui est la Vie, qui est l'amour,  qui est la vie et l'amour, à la fois,  dans toutes leurs splendeurs, dans toutes leurs merveilles, la vie et l'amour  toujours à rêver, toujours  recommencés, toujours à reconstruire.

 

Que faisons-nous d'autre , en parlant, en écrivant , sinon dire notre amour , sinon crier notre amour, à la face du monde , en espérant qu'il en reste, quelque part, quelque chose ?

 

Bonne journée à vous !

 

Michel CONRAD




#400352 Marina

Posté par michelconrad - 16 avril 2024 - 02:44

Je ne pense malheureusement pas que les mots des poètes puissent faire taire les canons…

Cher ami,

 

 

Si le poème ne pouvait pas être le lieu du mode optatif, que lui resterait-il , pour domaine  ?

 

 

Bonne fin de journée !

 

 

Michel CONRAD




#400350 Marina

Posté par michelconrad - 16 avril 2024 - 09:26

Il en est de certains poètes comme de petites flammes, que rien ne peut éteindre. Les années et la nuit n’y suffisent pas. Il en est ainsi de Marina Tsviétaïeva, née à Moscou, en 1892, et qui se retrouve dans la déshérence, en 1925, à Paris, et à Saint- Gilles Croix de Vie. C'est à cette même Marina que Rilke écrit des lettres si ardentes, dans la « Correspondance à Trois », alors qu’il ne lui reste, à lui,  que quelques jours à vivre.

Tsvietaïéva mit fin à ses jours à Ielabouga, en 1941. Elle ignorait que le feu de la vie d’un poète ne lui appartient pas, tant que ses mots demeurent lisibles, en quelque point du monde.

 

Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de toutes les flammes des poètes, pour réchauffer nos cœurs, tandis que gronde, ici ou là, le bruit des bottes des soldats.
 

Je prie pour que les mots de Marina et les mots de Rilke fassent taire les canons aux quatre coins du monde et que le Printemps veille à la douceur des fleurs.



 

15/4/24


 




#400331 « Sol invictus »

Posté par michelconrad - 13 avril 2024 - 07:12

Il y a mille façons

de provoquer le miracle,

 

de lancer

les dés du Destin,

 

d’agiter la lampe-tempête

de mon amour pour vous,

 

de décider que cet amour

serait aussi invaincu

 

que l’est le soleil.

 

6/12/23

 




#400301 Le Grand Oeuvre

Posté par michelconrad - 10 avril 2024 - 08:59

Tout le travail de l’artiste est de cueillir le sublime dans ce qui ne semble pas l’être, mettre en évidence la plus infime lumière dans la nuit, célébrer la fleur de nymphéa que tout le monde a regardée, sans la voir vraiment.

 

Pour qui la cherche, la Beauté est partout, chaque battement de notre cœur nous y conduit.

 

L’amour est à l’intersection du rêve et de la réalité, du feu et de la terre, de l’air et de l’eau. L’amour est léger et lourd, limpide et indéchiffrable, volubile et silencieux.

 

Pour ma part, j’ai, sans le vouloir, ou le voulant, enfin trouvé ce Grand Œuvre, cette pierre philosophale : l’amour de vous.

 

 

 

6/12/23

 

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#400278 Mendier

Posté par michelconrad - 06 avril 2024 - 01:44

Emprunter

l’aurore

au matin,
 

quêter

un trésor

quotidien,
 

dérober

leurs fleurs

aux saisons
 

mendier

ton cœur

en chansons.

 

5/12/23

 

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#400260 La douceur de vous

Posté par michelconrad - 03 avril 2024 - 09:17

Aucun amour ne ressemble à un autre . Peut-être mesure -t-on la différence entre les amours aux effets qui se manifestent en nous, aux métamorphoses essentielles qui nous traversent.

 

Je croyais être sur le versant sombre de ma vie, je me découvre sur le versant ensoleillé. Je croyais être à la verticale des abîmes, je me découvre emporté par l’azur. Je me croyais vieilli, je me découvre plus adolescent que jamais. Je croyais avoir renoncé à la douceur, je me découvre avide de la douceur de vous.

 


 

4/12/23




#400245 Dans la nuit des étoiles

Posté par michelconrad - 31 mars 2024 - 09:58

Merci pour ce bel hommage

M. KISSINE,

 

C'est bien le moins que nous puissions faire que d'accompagner, de quelques mots, la disparition d'un poète, dont les mots, eux-mêmes, furent leur vie, toute leur vie, tout le sens et tout le souffle de leur vie.

 

Je pense, aussi,  à quelques poètes qui ont traversé la galaxie de " Toute la Poésie" et dont la voix , hélas, s'est tue, et, en  particulier, Loup de Lune, dont on peut lire , heureusement, encore, les textes, dans les "Blogs" de Toute la Poésie.

 

Bonne journée à vous  ... en poésie !

 

 

Michel CONRAD




#400239 Dans la nuit des étoiles

Posté par michelconrad - 30 mars 2024 - 04:58

Un poète peut mourir - pas sa poésie…

Michel,

 

 

Merci pour cette phrase sur l'éternité des poètes. La poésie survit à toutes les tempêtes, à l'espace, aux années...

 

 

Michel CONRAD


Condoléances...

Laurence,

 

 

Aragon a écrit à propos de la mort de Lorca : "Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue".

 

 

Goffette est sans doute mort de maladie. Lisez "Eloge pour une cuisine de province" (NRF. Poésie Gallimard). Vous comprendrez le vide immense qu'il nous laisse.

 

 

Michel CONRAD




#400236 Dans la nuit des étoiles

Posté par michelconrad - 30 mars 2024 - 11:22

C’est la mort

d’un poète

qui vient tout chambouler.

 

 

Ce jour,

ne sera pas un jour,

pour Guy Goffette :

 

 

il voyage,

sans fin,

dans la nuit des étoiles.

 

 

 

 

 

 

 


 

30/3/24




 




#400212 La quintessence de la vie

Posté par michelconrad - 27 mars 2024 - 05:25

Je te dis à voix forte, à plume débridée combien je t’aime. Je t’aime en aveugle, en instinctif, en conquérant, en « Sans amour ».

 

Je frappe aux portes de marbre, de jaspe, de saphir. Mon cri est sans écho. Je dirige dans tous les sens une petite barque sur l’infini de vivre : le verbe « aimer ».

 

Je t’aime à en avoir le souffle coupé, l’âme déchirée. Je t’attends comme on attend la marée salvatrice, la pluie qui sauve, le soleil qui est la quintessence de la vie.

 

6/12/23




#400198 Dans la forêt profonde

Posté par michelconrad - 24 mars 2024 - 05:07

« Nel mezzo del cammin di nostra vita  / Au milieu du chemin de notre vie

Mi ritrovai per una selva oscura,           / Je me trouvai dans une forêt obscure,

Ché la dirrita via era smarrita. »            / Après avoir perdu le droit chemin.

 

Votre texte m’a rappelé le début de La Divine Comédie où Dante se sent « perdu » avant d’entreprendre le long voyage au terme duquel il retrouvera sa Béatrice…

Michel,

 

 

Merci de me rappeler ces lignes de  "La Divine Comédie" que j'ai lues et beaucoup admirées. Il n'est pas du tout  impossible que je m'en sois souvenu, en écrivant mon texte, tant il est vrai que chacune  des lignes que nous écrivons, est, d'une façon ou d'une autre, influencée par l'ensemble des textes que nous avons précédemment lus , tout comme par l'ensemble des textes que nous avons précédemment écrits..

 

 

Bonne fin de journée à vous.

 

 

Michel CONRAD




#400193 Dans la forêt profonde

Posté par michelconrad - 24 mars 2024 - 10:33

Quand il arrive que je ne sache pas ce que vous devenez, je suis perdu dans la forêt profonde de ceux qui aiment et qui ont tout perdu, tant le soleil s’efface alors, pour moi.
 

Mon cœur n’est alors plus qu’un paysage aux chemins effacés, tant vous donnez à ce monde son sens.
 

4/12/23