lechat83

Si nous parlions de l’amour ?

De celui qui surgit sans fermentation

Qui brise la carcasse des solitaires des exilés des aveugles

De l’amour lumineux

De l’amour coupable

De l’amour choquant

De celui qui piège les coiffeurs et les gazelles des salons de coiffure

Omnivore et cannibale

De l’amour total qui se lit sur les bouches sourire garanti

Haute félicité à la promesse ambrée d’un champ de bataille érotique

Celui qui fait flamber les cellules

Explose les crânes

Comme explosent les briques sous les coups de la masse

L’amour aérien

Gravitation suspendue apesanteur de cosmonaute

Pourtant cet amour-là c’est un mauvais plaisant

Une malédiction perverse aux dommages mortels

C’est l’oubli absolu.

Oubliées liberté patrie société commerce industrie

Oubliés débats polis ou injurieux

Oubliés la rage des colères les calculs illégaux

C’est une falsification

Absurde et méprisable scélérat

Cet amour-là c’est l’enfer

Cent hyènes en patrouille qui vous

Dévorent

Dans cet amour on sombre grottes et canyons

Une forme de cuite ventre de baleine nausées de rhum amer

L’oubli De soi

Nul retour en arrière

Mais comment ne pas ?

La nuit ne guérit pas.

 Éclaboussures. Tâches. Blessures. Explosions. Plongées. Impressions et stigmates.

Là se fixent les lignes et les points. Pour disparaître ou se dissoudre.

Quand s’effacent les lueurs, les éclats.

Palette du mélange des couleurs, des humeurs, des amours et des peurs.

Jusqu’au noir.

Porte qui se ferme sur la chambre à coucher. S’ouvre sur un tunnel.

 Plonger dans la caverne. Sa profondeur. Humidité de la solitude.

S’introduire là où naissent les ombres. Et chercher. Entrevoir des lumières. Attendre une étincelle.

Espérer.

Quête, sur un sentier où le pied n’est jamais assuré. Quand le rêve est là, tout près.

Et la vie en morceaux qui cogne dans la tête. Pas le temps d’arrêter. Pas la force.

Ça défile. Ça tangue. Ça renverse.

Ça réveille.

Insupportable entassement. Points d’interrogation, points d’exclamation, points de suspension de la vie accumulés, en vrac. Tirets, virgules, accents, apostrophes s’y retrouvent.

À écraser. À détruire. À brûler. Jusqu’à l’absence. L’oubli. Jusqu‘au vide.

 Au rien.

La nuit épuise.

Eclatante blancheur

De ces fleurs en fontaine

Tant de bouquets d’imaginaire

Comme cheveux en majesté

Aux rubans des berges

Viennent les remous

Et l’écume

Lentement le sable

Comme une évidence

Sous l’amandier le fer qui pointe

Les gravats en bourrasque

La rouille et l’échancrure 

Déchirures à venir

Le marbre suivra

La mariée si lointaine

Voilà l’horizon nu

Tendu

De l’étoile à l’étoile

Au bord

Cet insecte

Son sillon en escorte

Ce jouet dérisoire flagellé mais têtu

Et son dard à-demi englouti dans un bain primitif

Palpitante chandelle au cœur de l’inconscient

Tour à tour solennelle et diaphane

Aux vents des marionnettes

     Éphémère absolu

Sur le pont détrempé

L’érotique secret du naufrage

Et l’angoisse du ventre

Dans ses désirs d’orgasme

Ses pulsions de naissance et de mort

Pour inventer enfin

Le récif

Le goéland

La grève

Jusqu’au repos du sable et du ponton

Notre instinct de pirate

Assouvi

J’ai perdu la clé

Était-ce dans les arbres la bruyère ou bien

Mes souvenirs

L’aurais-je cachée dans quelque recoin du grenier ou bien

De mon cerveau

La clé que j’ai perdue était-elle ordinaire banale ou bien

Était-ce une clé rare une clé au destin tout tracé

Clé du chanteur de l’évadé

Du mécano du catcheur ou bien

Celle de l’espion du décodeur

Était-elle à moi à toi ou bien

A personne

Personne de connu en tout cas

Un ou une dont la clé aurait ouvert le coffre ou bien

Le cœur

La clé était-elle éveillée joyeuse ou bien

Triste rouillée

Morte peut-être

Enterrée.

L’aurais-je enfouie quelque part

Dans mon jardin ou bien

Dans mon cerveau

La clé que j’ai perdue est un mystère, une énigme, ou bien peut-être

Une espérance

Dont ni moi ni personne

 N’a la clé.

J’ai bu

J’ai bu tout ce qui peut se boire

J’ai bu tous les alcools

Mon cerveau s’est noyé

Mon corps ne se tient plus

Je ne suis plus qu’alcool

Je ne vois plus que le squelette des chambres désirées

L’ombre de leurs volets

Je n’entends plus que les insectes qui chevauchent

Enfers de leurs murmures

Le vent s’est engouffré sous ma peau

La poussière ensevelit ma langue

Chant des rapides

Cris de cormorans

Déchirements nus de lumière

Tous mes breuvages s’entremêlent

Je joue à l’apocalypse

Mon vertige m’aspire

Aux vapeurs de vos rires

Mes cris sont des appels

A la nuit

A l’amour

A l’ alcool

ARTIFICIELS

Ciels, clairs, dénudés, aux nuages dissous, évaporés,

Ciels aux couleurs d’imaginaire,

Ciels purs inaccessibles dans les yeux des femmes,

Objets des multiples regards qui espèrent, même les plus sceptiques,

Ciels, peuplés de toutes les images, universelles, intimes, mystiques et athées,

Aujourd’hui sans brûlure, ciels constellés d’oiseaux,

Ciels dont on attend l’issue, clins d’œil sur d’autres horizons,

Poèmes contre la fatigue, l’âge, les poches qui se forment, le délitement des années

NÉES,

Dans la jeunesse turbulente du siècle, ont la légèreté des parachutes,

Nées pour glisser sous le vent, pour échapper à ce réseau d’incertitudes,

Pareilles aux envolées des îles aux contours d’un hasard accueillant,

Nées fortes quand elles portent l’errance des déserteurs usés,

Quand leur alphabet est un paysage que les fleurs ont choisi pour tapisser

Les terres convoitées,

Nées avec la grâce du nouveau-né accroché à sa mère,

Le désir dans le corps pour donner du courage.

RAGE,

Après l’abattement,

Rage des vikings à dynamiter les circuits,

Vider les mégalopoles des enfants que nous sommes,

Rage des armées de soldats devant la crinière des incendies,

Mélange de danse et de combat où les corps sans lumière s’écartèlent,

Dans un théâtre noir tapissé de musique baroque,

Rage du loup aux canines sanglantes,

Rage à faire éclater ce monde d’algorithmes.

RYTHMES,

Rythmes à tituber devant des ruines fraiches,

Rythmes pour des danseurs sauvages qui fêtent le futur,

La nouvelle utopie « retrouver l’innocence »,

À inventer des mots sur des bouts de papier,

Rythmes à suivre ses désirs dans des éclats de rire,

Vivre ses évasions dans la menthe et les arbres,

À chanter, chanter, chanter encore,

Sur les toits ou les ponts, sans musique et sans loi,

Rythmes à copier les oiseaux.

EAUX,

Eaux de pluie, tropicales. eaux de fleuves sauvages, eaux de lacs insondables,

Eaux d’océans farouches, de deltas épuisés,

Dans lesquelles il faudra se laver,

Ce sont ces eaux qui nettoieront les cerveaux et les cœurs,

Qui se déverseront dans les corps et les peurs,

Eaux qui prendront le contrôle,

Quand tout cela sera derrière, quand tout sera perdu, oublié,

Qu’il ne restera qu’un espoir, et qu’ainsi se finiront les temps

ARTIFICIELS.

Merci pour vos commentaires

JDG

Ici ce n’est pas glamour

Démarches d’éléphant pieds-bots épingles et plastiques

Étonnantes poupées fanées devant les sanitaires

Ce n’est pas une église

Ni flèches ni gargouilles pas d’amulette à mi-chemin du paradis

On cherche en vain vergers cours de récré babillages d’enfants

Querelles

Ce n’est pas un bestiaire non plus

Ni vaches ni ratons-laveurs ni autres grenouilles

Ici on répare

On installe on regarde on clinique on clavicule

On remodèle le nu éprouvé

Parfois détruit

On soigne le chagrin

Invisible

En sous-marin

On nourrit

On embrasse

On fait merveille

C’est une brigade sans kalach sans missile sans bourreau ni névrose

Sans quartier général. 

Gouttes de sueur sur le graphisme d’un monde sans client

Planète parallèle

Actualité qui décompose.

Et le nombril s’ignore sous cette gifle

Au citron vert

Que de passages de tunnels de cols et de déserts

Que de gués franchis

Hivers d’étoupe étés de pierre traversés

Aterrissages

Défilés pour des allers

Sans émersion

Sages passages

Rubicons enjambés traverses empruntées

Que de sas de de couloirs de portes

Pour d’autres rivages

Autres paysages

Virages souterrains 

Mirages urbains

Visages corps et mains

Sages pas sages

En cage

Protégés ou soumis

Sans nudité sans partage

Corps trop sages

Invisibles carapaces

Cabossages apprentissages

Il nous faudra chercher d’autres passages

Sans messages cachés ni secrets de flanelle

Passent les jours et les nuits

Passent les pensées

Nuages éphémères oubliés

Marques de mémoire

Sages pas sages

Passent les orages passe la rage

Passe l’âge

Sages ou pas sages

Sont nos passages

Je suis

Comme un marin saoul

Devant toi

Je mendie le printemps

à ta beauté de statue

                        J’attends

que tu entendes enfin

                                    muet

j’attends

pourtant

                        je sais déjà.

Un lieu.

Un jardin ou une île.

Là.

Où poser la tête.

Un matin,

éloigné des tambours.

Dans la lenteur.

Après la route,

au nord.

La vie, tout à côté.

Ses bruits, ses poussières.

Là.

Au bord du monde.

Tu me devineras.

Loin des vivants.

Un fil d’or dans la tête.

Un lieu à moi.

A toi,

Si tu le veux.

Soieries.....

Tu ronronnes sur des coussins bleutés.

Ton collier de guirlandes

 se marie

à la fragrance du mimosa.

Et le soleil caresse tes rires sans artifices.

Une marguerite  de couleurs.

Cotillons,

pour danser un  carnaval.

Et l orchestre

Qui fait sauter les masques.

Autour,

Les coupes carillonnent.

Champagne !

Comme un flambeau à ta beauté.

Je suis un chercheur d’or.

                                   Dans les mots.

Mon épopée est gravée dans mes mains

et se lit sous mes ongles.

                                   Sur la page.

Ma parole

porte le vent de la lande,

jusqu’au tremblement des horizons.

Ma bouche s’abreuve aux lacs des poètes.

Ma flamme est la sœur de vos rêves.

Elle danse au jasmin de vos désirs.

Je cherche.

En habits du dimanche.

Quand elle est juvénile,

la musique des rêves

ondule,

sous les futaies.

Et tatoue

les écorces

de serments et de flèches.

Les cœurs, sur la cuirasse,

se changent en blessures

Le bois s'agace alors

des noces au couteau.

Souvent,

la carapace ment.

Savoir lire la peau.

Le détour de ses rides.

Oser voir sous le cuir

la caresse du sang,

au delà du vernis.

Dans la chair.