Nathalie Verdier

Première ride sous le masque de fer.

Le cœur qui frappe à contre chant.

Et nous tombons, nous nous diluons...

Je t'ai perdu sous les épines de tes futurs antérieurs,

je t'ai perdu dans les forêts de tes angoisses,

dans les matins sombres de tes passés composés,

dans le présent que tu traques, dans les temps que tu voudrais conjuguer au plus que parfait.

Morcellement de ton âme, ton visage égaré dans la corbeille à papier.

Qui étais tu hier ?

Qui seras tu demain ?

Je te conjugue au temps d'aimer.

Éclats de sourires sur le miroir d'  eau, les mots de la nuit tombés de ta poche.

La pluie lessive notre amour à la craie.

Tu pars !

L' absence suspend le temps, voile de silence sombre jeté sur la vieille horloge.

Mon cœur roulé dans du papier de soie .

Tu pars !

L' oiseau entre dans la cage, du bout de son bec dessine  sur la portée des noires, des croches funestes .

Tu pars !

J' entame le chant des survivants...

"La vie est un sourire";

Parfois, éclats de sourire, parfois sourire tombé d' une poche et sur lequel tout le monde marche, sourire lessivé par la pluie,..

Mais tous les sourires peuvent être recollés ...Tous les sourires peuvent sécher .

..

Ce soir, mon humeur vague abonde de tendresse pour vous tous, amis poètes, qui me laissaient une place, non en marge, mais parmi vous sur la page blanche dans l’entrelacs de vos mots.

Comme une enfant libre et indocile, je bats des plumes pour m'envoler vers vous.

Quel beau voyage !

Elle marchait sur ses silences, glissait sur l'épaisseur glacée de ses absences, que la pointe d'un rire parfois fissurait.

Un oiseau noir guidait ses pas, dessinait de la pointe d'une aile la carte de ce désert de givre, lui montrait le chemin qui la conduirait peut être à l'homme citadelle.

Il faudrait pour le prendre user de sortilèges, allumer des brasiers dans ses yeux, inventer des mots nouveaux qu'il laisserait couler en lui telles des rivières de miel.

Il faudrait caresser son cœur dans le sens de la confiance, le porter entre ses mains comme un jeune chat apeuré jusqu'à ce qu'il ronronne de plaisir, pattes de velours, toutes griffes rentrées.

Des ombres tournoyaient au dessus de leurs têtes, prêtes à fondre sur la première empreinte de bonheur.

L'écho de leur peur, assourdissant, emplissait l'espace d'ondes tremblotantes qui ricochaient sur les montagnes blanches, se fracassant sur les parois des âmes, balles perdues de souffrances appartenant au passé.

Demain semblait suspendu dans le vide, accroché à un pont de singe instable, au dessus de chutes de larmes.

Dans le ciel, l'oiseau traçait des cercles magiques.

Le livre de leur vie en papier calque.

Pour passer le temps, ils partent en promenade sur les pages des autres, ramenant sous leurs chaussures la boue des mauvais chemins.

Ils vomissent des mots acides, des aigreurs de cœur, arrachent des feuillets qu'ils offrent au vent mauvais de la rumeur.

Ils s'endorment le soir dans les draps de la haine, leurs rêves bercés par les larmes d'autrui, les gens sans histoire...

Poétique soirée

Nathalie Verdier

Très beau.

Merci beaucoup

Bienvenue sur TLP.

Merci pour votre message de bienvenue, j'essaierai de m'en montrer digne.

Poétiquement

Nathalie

Elle marche sur ses larmes,

Elle marche sur son rire,

N'habite ni ses joies ni ses peines,

S'entrave dans les lacets de ses états d'âme,

Mais sans jamais tomber, sans jamais faillir.

Elle soulève des pierres au bord des ruisseaux pensant y trouver quelques trésors,

Une étoile de mère, un lien d'au-delà.

Elle porte le sourire de l'absente,

Elle danse sous les lumières du regard éteint, au son des pages qu'elle relit sans cesse depuis son départ.

Des parfums de jonquilles habillent chacun de ses gestes, sèment dans son sillage des graines odorantes d’Éternité.

Ainsi franchit-elle, chaque jour, l'autre rive, à la rencontre de sa chère disparue, dans les éclats de cœurs brisés.

Le vide prenait ses quartiers dans son esprit.

Une brume glacée s'enroulait autour des pensées,

Ligotait les mots qui ne parvenaient plus à atteindre les lèvres,

Paralysés par le froid qui s'installait peu à peu.

Les couleurs s'estompaient,

Les yeux ne regardaient qu'au présent, étonnés de cet hiver précoce.

Elle cherchait au fond d'elle même quelques songes enflammés qui réchaufferaient son âme, quelques signes du temps.

Mais l'absence installait des vitres froides contre lesquelles elle se heurtait de plus en plus souvent.

Elle le savait, bientôt la neige recouvrirait de son manteau tous les souvenirs.

Il lui faudrait alors se déplacer à petits pas feutrés.

Vague brisée contre mon âme,

Douce écume au coin des yeux,

Mémoire ensevelie au fond d'un océan.

Au loin, un pécheur tend ses filets.

Rattraper ce qu'il reste à sauver d'une vie engloutie.

Ramener dans la barque les messages écrits à l'encre de seiche,

Les plus belles pages d'un journal de bord.

Abandonner aux flots les étoiles amères, les bancs de poison, le venin de la méduse.

Perdre le nord, jeter la boussole, suivre un seul cap, celui de l'espérance.