Je pourrais vivre en tongs, dénudé sous Hélios
Les cheveux dans la brise, la mer en sacerdoce
Je pourrais vivre en tongs, déridé par Chronos
Les orteils en marquise dans la nuit albinos
Mais ses talons aiguilles martèlent le béton
Elle rechigne à rêver, ses cheveux en chignon
Mais ses talons aiguilles cliquètent sous les néons
Elle veut l’exiguïté des cités parangon
J’aurais pu vivre ainsi, matin, soir et midi
Mais ses talons s’aiguillent matin, midi et soir
Dans l’urbanisme vain d’une ville-dortoir
J’aurais vécu ravi, à l’amour infini
Mais ses talons m’aiguillent vers l’asphalte noir
Et mes tongs sans blanc-seing à ses talons s’amarrent
Source : Les tongs