2 réponses à ce sujet

[phil v]

Emergeant du métro, une fleur de printemps
Crève de sa beauté la gangue d’anonymes
Qui l’enserre en son flot, réveillant pour un temps
En mon âme, Nana, l’héroïne éponyme

Du roman, que ses yeux confectionnent pour moi,
Unique spectateur d’un inique opéra
A l’austère final, qui éloigne l’émoi
Que tout cœur en tout temps un instant espéra.

Et poussant, bousculant les ombres de la rue,
Pour ne plus ressentir le manque de passion
Répandre en mes veines son oppressante crue,
Je recherche épuisé ce regard obsession
Qu’un moment j’ai osé, quand elle est apparue,
Capturer, sans pouvoir en garder possession.

_

Mon cœur empreint d’été déborde de passion
Pour sa peau cacao qu’un soleil indiscret
Ose me dévoiler empli de compassion,
Transformant son jupon en hyalin secret.

Les pieds nus dans la rue elle ouvre le chemin
Dont ses vingt ans coquins, interdisent l’entrée
Au grison qui habille mon âme de gamin.
Il me faut donc garder ma flamme séquestrée.

Mes vingt printemps sont loin, mais elle est le soleil
A l’adret de mon cœur qui, bien qu’un peu ridé,
S’emballe dévorant d’un amour débridé
L’automne de ma vie en un feu sans pareil.
Et je revis enfin, à l’ombre de Nana,
La fille du métro, de la station Zola.

_

Je cache le bonheur de la station Zola,
Pour ne point éveiller la jalousie de dieux
Qui guettent les désirs des mortels ici-bas
Éconduisant les cœurs en destins insidieux.

Je les entends railler mon bel amour d’été
Intriguant pour faucher les blés de ma passion
Affamant à jamais mon âme mutilée
De ses regards sucrés, sans plus de compassion.

Tout en cherchant l’éclat au milieu de ce gris
Suppliant d’un regard esquissant mes adieux,
Je redeviens l’un d’eux, ternes pantins aigris,
Cadavre prisonnier d’un galbe mélodieux.
Ô dieux intolérants, vous m’avez pris Nana
Mais j’ai mes souvenirs ! Absolu nirvana.

Librement inspiré du roman de Zola "Nana"

[M. de Saint-Michel]

D'une écriture élégante...

[phil v]

D'une écriture élégante...

 

Merci,

 

Cordialement,

 

Philippe