Mi desdichada
Tu es la Fée, — L'Ange-Gardien, — l'Astre Polaire,
La Princesse trompée par son vieux Chevalier :
Tes Illusions sont mortes, — et ton cœur décrié
Passe auprès du monde sans peine ni colère.
Au soir de notre vie, Toi qui m'a éveillé,
Rends-moi cette Italie qui descendrait l'Escaut,
Ce pays qui plut tant à mon cœur égayé,
Une réalité pleine de ton écho.
Es-tu objet de tendre ou victime de guerre ?
Ton front est rouge encor du baiser de Judas ;
Tu as rêvé d'amour, trahi par son soldat...
Vaincue tu es deux fois tombée dans la misère :
Priant tes lèvres-cœur et tes yeux de pietà
Des larmes douces à l'ange et des rires à Bouddha.