Lundi 13 août 2012 / 0320
Peut-on refaire le monde à partir du langage, autrement que par l’augmentation de la connaissance.
Il faudrait commencer par le désarmer, ce langage.
Comment s’attaquer au problème sans une coordination internationale de l’intelligence. Chacun gommerait son dictionnaire de tous les mots guerriers. Chinois, russe, arabe, espagnol, japonais, français, allemand, anglais … des langues revisitées, adoucies.
Peut-être faudrait-il changer la structure même des mots, qu’ils grognent moins, qu’ils ne grimacent plus, qu’ils ne nous crachent plus dans la bouche des insanités.
Qu'en serait-il pour les peuples qui n’ont pas de langage écrit ?
Par exemple encercler ne serait plus une menace mais seulement une façon de délimiter un espace par un cercle. C’est d’ailleurs le seul sens que donnait à ce mot Monsieur Littré lorsqu’il publia pour la première fois son dictionnaire. Nulle allusion à quelque ennemi que l’on cherche à réduire par une manœuvre militaire.
Alors je vais consulter la définition de siège, n’espérant y trouver que la définition de cet ustensile si pratique pour justement poser son siège. Déception, l’armée est bien là, tout autour des murs de la ville qu’elle tente d’annexer.
Du fond des âges, nous exprimons notre violence dans notre vocabulaire. Quelle peur lointaine nous a rendus si agressifs ?
Toutes ces bombes dans nos bouches, mon dieu, ça pue, je vais me laver les dents.