Les nuits des culs tournés
Les jours de face à face
Les baisers ajournés
La soupe à la grimace
Chaussé de gros sabots
Sur un paillis d’éteules
On rentre du boulot
En se faisant la gueule
On voudrait tout quitter
Pour se rendre à Cythère
Mais dans quelle galère
Risque-t-on d’embarquer
O stérile égoïsme
Ou mensonge occulté
Warnings de ce machisme
D’où naît la cécité.
Être à l’autre attentif
Retirer nos œillères
Et s’avouant fautif
Faire un pas en arrière
Qu’à nouveau le soleil
Vienne à bout du nuage
Et que l’autre au réveil
Ne soit plus un mirage
C’est l’utile travail
Qu’on doit faire soi-même
Pour renouer le bail
Avec l’être qu’on aime
Si le simple plaisir
De nos mains qui se touchent
Font monter le désir
Donnent l’eau à la bouche
Laissons nous envahir
Par l’ascendant de l’être
Que nous croyions subir
Et l’amour peut renaître.
Souffle de nos narines
Sur les draps étendus
Lorsque nos mains mutines
Caressaient nos corps nus
Trésors inestimables
Que nous avons gagés
Pour un train confortable
Des succès passagers.
Troquons ces zizanies
Tapis hersés de clous
Contre des litanies
De baisers, de mots doux.