Mercredi 21 novembre 2012 / 0418
Poussé par l'instinct artistique et il faut bien le dire par l'article de Liliane, je me suis précipité au musée d'art contemporain *. Sur un écran, un homme affirmait "La question centrale ... " restera pour moi sans réponse car au même instant se déclenchait un vacarme infernal. Un mécanicien ingénieux avait fixé sur les portières dressées d'une trentaine de voitures un mécanisme qui actionnait sur chacune d'elles, un marteau fracassant la taule **. Certainement un fan de Claude François qui a voulu lui rendre un hommage posthume en lui trouvant ce fameux marteau qu'il souhaitait dans sa chanson.
Je m'éloignai rapidement du tas de ferraille sonore pour tomber en arrêt devant mon portrait et celui de mon épouse peint par un certain Gabriel Tyr (1817-1868), dont je ne savais pas qu'il était peintre alors que j'avais habité dans la rue qui porte son nom. Dieu que j'étais triste en ce temps là, et madame Faure carrément lugubre. La question centrale, la question centrale ...
Il était là, mon seau, rouge, à côté d'une serpillière bien pliée, bien propre et posé dessus, un balai brosse. Je l'ai vu dès l'entrée de cette immense salle. Je n'ai plus vu que lui. En m'approchant j'ai pu lire sur un petit carton " La Joconde est dans les escaliers" *** c'était ça la question centrale évidemment. Il me fallait trouver cette fameuse Joconde, enfin savoir ... J'ai arpenté plusieurs fois tous les escaliers du musée. A un moment j'ai croisé Liliane – Vous cherchez, vous aussi. – Oui, oui me répondit-elle un plumeau à la main pour appâter notre proie. Mais rien. Ce n'est pas encore aujourd'hui que nous saurons si la Joconde est une vraie jeune fille ou un jeune éphèbe.
Pendant ce temps, Jean-Jacques Lebel avait terminé son interview, je ne saurai jamais si la Joconde était au centre de cette question centrale.
La prochaine fois que j'irai au musée, j'apporterai un seau dans lequel j'aurai rincé mes cheveux. Sur une belle pancarte j'inscrirai :" résidus de mes idées saugrenues" en espérant que personne ne prendra mon seau pour un crachoir.
* exposition Fiat flux : la nébuleuse Fluxus, 1962-1978
** Wolf VOSTELL, "Fandango", 1975. Installation.
*** Robert Filliou, 1969
