Vendredi 28 février 2014 / 0877
Nous étions tous dans le clin d'œil d'Aline. Cette manière qu'elle avait de nous figer gracieusement. Nous nous en estimions destinataires, tous, autant que nous étions. Elle avait ce magnétisme-là. Et nous, sagement, nous l'écoutions.
Elle commençait : - il était une fois…, tenant le livre ouvert face à nous, soulignant du doigt ce que disait l'image pendant que sa diction nous suspendait à chacun de ses mots.
Nous avions tous entre 20 et 40 ans et nous étions comme des mômes à suivre le Prince des mots tordus, ou, allongés sur une plage de galet à dessiner, avec Leo Lioni, les aventures d'une petite souris nommée Frédérik.
C'était une raconteuse conteuse, géniale. Elle nous enseignait, par l'exemple, comment faire la lecture aux enfants pour leur donner le goût de lire. Une connaissance commune m'a dit qu'elle est toujours vivante. Lorsque je ferme les yeux j'entends encore sa voix nous dire la douceur pastel "d'Ernest et Célestine".
Note : je l'ai rencontré le moi dernier, elle anime toujours des lectures pour enfant à la BM et ses yeux pétillants n'ont rien perdu de leur lustre.
