La scierie,
Lentement la bille de bois roule sur la machine.
Aussitôt arrêtés contre les butoirs,
Des énormes crocs se resserrent
Emprisonnant leur proie.
Doucement l'ensemble avance,
Pour nourrir ce fauve aux dents multiples.
Le contact se fait dans un crissement strident.
La lame pénétrant cette chair,
Dégage un fort parfum des iles
Ou une senteur boisée.
L'ensemble continue d'avancer,
Traçant sa ligne imperturbablement.
Une première tranche d'écorce tombe,
Le bois apparait, beau et frais
Saupoudré de sciure,
Une veine magnifique parsemée de quelques petits nœuds.
L'ensemble de la bille s'est dégagé,
Pour se réaligner et débiter un autre plateau
Aussi beau, sentant aussi bon.
Montrant sa chair et ses veines pour la première fois,
Avant de se ternir en séchant.
Un à un les plateaux reconstitueront cette grume,
Pour aller sécher pendant des mois ou des années.
Seul le menuisier reverra cette veine sous son rabot.
Qu'il poncera, qu'il polira,
La cire et la patine feront revivre ce bois naturel,
Pour le plus grand plaisir de nos yeux.
LM 12/02/2003
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