Coquelicot
(zegel)
Diaphane et gracile, à peine frémissante,
Ta fleur s'épanouit sur sa tige cassante.
Ta corolle à l'oeil noir me semble ravissante,
Symbole des beaux jours, coquelicot joli !
Petite fleur des prés si tendre et sympathique
Au charme naturel, vibrant et authentique ;
Toi, toujours si sauvage et jamais domestique ;
Délicat pavot rouge, ô toi fleur de l'oubli
Vaporeuse et fragile autant que ravissante,
Quand revient le printemps, dans la tiédeur naissante,
Tu offres aux grands prés verts ta note éblouissante.
De ton ardent carmin, le champ s'est embelli !
Malgré ce ton de sang intense et dramatique,
Ta fragilité même est douce et poétique
Et ta grâce convient à l'âme romantique.
Tout l'air des alentours, de parfum, s'est empli !
C'est la fin de saison. Maintenant vieillissante,
Ta tige, sous le vent, s'est faite moins dansante ;
Ta parure éphémère est terne et jaunissante.
Ton rouge perd son feu : mourant, il a pâli.
Toi si reconnaissable, ô fleur emblématique
Qu'en boutonnière on porte, incarnée en plastique,
Représentes le sang du soldat héroïque
Qui mourut au combat, n'ayant jamais faibli.
L'an prochain reviendra ta robe saisissante
Qui tous les jours m'émeut, rouge et bouleversante.
Jusqu'alors je l'espère et l'attends, languissante...
Symbole des beaux jours, coquelicot joli !
7 juin 2020