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M de ste Collombe

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#401647 À Camille de la Montée

Posté par M de ste Collombe - 10 novembre 2024 - 08:38

Là-bas, tout au loin, derrière les monts sauvages,
les forêts ténébreuses et les sombres vals,
se cache un coin de verdure de tous ignoré,
Une demeure vénérable aux airs éplorés,

Par les humeurs du temps trop souvent maltraitée,
Ses membrures de châtaignier grincent et ploient,
sa belle chapelle semble tout de guingois,
Elle voudrait renaitre à la mort de l'été,

Requinquée sous un flot de teintes mordorées
Elle réchauffe son vieux corps brutalisé,
et rêve, pâle et fière, aux bonheurs égarés,
Son histoire est touchante, et vaut d'être contée,

Vous souviendrez-vous tous, voyageurs des nuées,
Des chevaux, des calèches et des canotiers ?
C'était au tournant du siècle, à la belle époque.
aux matinées égayées par le chant du coq,

Les belles se pendaient rieuses à nos bras,
voulaient canoter, rêver dExtrême-Orient,
de passions brulantes aux îles sous le vent,
tout au long des allées du parc suivons leur pas,

Comme j'aime leurs longues robes de dentelles,
leurs rires, leurs valses d'immaculées ombrelles,
les échappées soudaines au coeur des boisés,
Les fausses pudeurs, la danse des mains nacrées,

Bouquets de pivoines, porcelaine de chine,
Escaliers de chêne et napperons de dentelles,
Chant des élégantes en vastes cascatelles,
Gourmandises et songeries adamantines,

Douce tendresse des collines morvandelles,
Folles espérances filles d'amours rebelles,
Ombres de Camille, Gabrielle ou d'Élise,
Somptueuses cavalcades des insoumises.




#401608 Extase punique

Posté par M de ste Collombe - 04 novembre 2024 - 06:14

Pour toi mon âme rêve aux ombres de Carthage
De havres mystérieux aux reflets saphir,
De trières parées d étranges équipages,
De courtisanes ou de rois en devenir,

Lorsque l'odeur si obsédante des épices,
et le tintamarre baroque des langages,
règnent, torrides, sur des aubes corruptrices
peuplées d'étreintes ardentes aux bastingages,

Fleuves infinis, mers courroucées, ciels amers !
Quêtes étranges, si belles altérités,
Extases aux crépuscules que rien n'altère,
Tant de mondes incandescents en un baiser !


#401344 Les amants

Posté par M de ste Collombe - 26 septembre 2024 - 06:55

Les amants

Alors qu une nouvelle année naissait sous le ciel de Paris,
Ils se sont fixés, ils se sont épiés,
Ils se sont séduits. Il était déjà minuit.
La voute céleste se para d une éphémère nuée d'étoiles
habillées dor, de pourpre ou bleutées, mais déjà mort-nées,
Son visage, vivant miroir de ce brasier, s'illumina pour lui,
sembla un instant s'évanouir dans l'obscurité et fuir,
il se battit pour la rejoindre, guidé par ses effluves épicées,
La foule les emportait, simples fétus, comme l'aube emporte une nuit d'été,
pleine de chahuts, de masques, de serments et de folies,
elle jeta les deux naufragés l'un contre l'autre.
Dans la multitude deux âmes choisirent la solitude,
son parfum singulier le conquit, le poussa à un voyage
étrange, au plus profond des pulsions de son âme,
il voulut gouter à ses lèvres framboise,
savourer son haleine comme un filtre d'amour,
lui dire - il ne savait quoi - qu elle serait l'unique, l'élue,
l'aube qu il vénérerait, la voute céleste qu'il voudrait découvrir,
l'océan infini dans lequel il se perdrait,
qu il bannirait d'un geste le temps pour que ne reste qu eux ,
La paume de sa main contre son coeur ,
ses doigts entre ses doigts,
son regard saphir noyé dans l univers de ses yeux,
liés l un à l'autre pour un instant à peine, déjà une éternité.


#401004 Rêveries

Posté par M de ste Collombe - 12 août 2024 - 03:04

Au miroir de mes rêves je veux me noyer,
d un seul geste redessiner ma destinée.
A peine un souffle par l'univers exhalé
Et je cède aux rêveries d une nuit d'été,

Pour une aube je serai l'arôme sucré,
enfant né d'une jeune rose languissante
aux si gracieuses corolles s empourprant
sous les trop ardentes étreintes de l été..

Pour un jour unique je serai Cupidon
égaré, en quête d'école buissonnière,
garnement tapageur et chevalier naguère,
rejetant les dédales de la passion.

Aux derniers soupirs du jour je serai dauphin
jouant dans les reflets sanguins d un crépuscule,
Ivre de la plainte de noyés trop crédules,
Voyageur repu d'une chimère sans fin.

Je serai le mistral, la bise et l'ouragan,
Je serai Alexandre, Arthur et Galilée,
Je serai les vagues redécouvrant l estran,
Je serai mille vies, mille et une pensées,
Le songe ultime d une nuit d été.


#398805 Tu es...

Posté par M de ste Collombe - 04 septembre 2023 - 09:25

Tu es…

Tu es les vagues de la mer qui s’écrasent en rouleaux le long des plages, qui saisissent les corps et les âmes, les font danser dans la houle et les rejettent épuisés sur le sable chaud, lassés de ces étreintes folles. 
Tu es les chants des sirènes qui fascinent les hommes au cœur des nuits d’été, qui promettent une ronde endiablée au cœur des abysses. 
Tu es le sel porté par le vent d’autan qui donne goût à chaque émotion, 
Tu es le feu qui ravive les braises et les passions.
Tu es la Vie.




#397956 Et s'il...

Posté par M de ste Collombe - 22 avril 2023 - 02:19

Et s’il… 

 

Et s’il ne reste que le vent qui porte l’ombre de nos éclats de rires d’enfants,

 

Et s’il ne reste que le fantôme de nos pas foulant la neige de décembre,

 

Et s’il ne reste que nos regards et nos passions fondus dans l’or du soir,

 

Et s’il ne reste que le parfum délicat d’une rose nourrie par ce qui fut nos corps,

 

Et s’il ne reste que la mémoire de nos parents évoquée sous la tonnelle par une chaleur torride d’été, 

 

Si la délicatesse de nos mères survit dans nos gestes, la force de nos pères nous soutient dans nos détresses, 

 

Nos âmes dans l’azur égarées pourront évoquer nos voyages, nos errances, nos combats, nos espérances,

 

Et nous pourrons dire : nous avons vécu, comme des hommes, comme des femmes, 

 

Pas pour des ambitions stériles, mais ensemble nous avons construit, nous avons cru, nous avons aimé. 




#397936 Aux nouveau-nés

Posté par M de ste Collombe - 18 avril 2023 - 06:06

Aux ultimes soupirs de la nuit 

une cloche sonne gaiement matines, 

Sélène en fuite dépose les âmes juvéniles

pour mieux célébrer l’été 

de concert avec la gent ailée.

Par Hélios enfin caressées 

les fleurs ébrouent leurs habits fripés;

Les senteurs dansent une joyeuse mélopée, 

les jeunes âmes tanguent et butinent, 

Enivrées de fragrances épicées, 

insoucieuses ballerines 

par les folies de la vie grisées, 

qui ignorent que chaque jour décline, 

ne veulent parler qu’Éternité.




#397094 Amours crépusculaires

Posté par M de ste Collombe - 09 janvier 2023 - 06:14

Amours crépusculaires

Les frimas se lassent de taquiner
ma muse et l’ombre de mes amours ;
De rage je serre mes doigts gourds
au fond de mes poches rapiécées.

Du charme de chevrotantes idylles 
mon esprit trop longtemps s’est saoulé,
Que des mots portés par la brise gracile
j’oublie la saveur empoisonnée !

Mon âme a déserté de vastes plaines
peuplées de passions imaginaires ; 
Ah que rougeoient au couchant les braises
de mes amours crépusculaires !




#397093 Le dernier voyage

Posté par M de ste Collombe - 09 janvier 2023 - 06:06

Le dernier voyage

Que le vent vienne, que le tonnerre vienne !
Que l’aube, les crépuscules, la lune rousse
de ce jour funeste se souviennent !
Que le peuple des forêts l’apprenne :
il ne restera plus la nuit seul
à converser avec les chouettes
sous la voute céleste,
il ne parlera  plus à la rivière
de son chant joyeux,
ni aux roses fripées
de leur parfum capiteux,

Il est parti un soir d’été,
quand s’épanouissent les passions ;
Il voulait s’enfuir  à l’horizon
au-delà des champs de blé,
loin de la société des hommes,
loin de ses conflits, de ses envies,
sourde au chant de la terre,
ignorant le poème de la mer ;

Il est parti et je reste seule, 
avec au fond de mon cœur
la musique de ses mots,
et la douceur de sa peau sur ma peau.

 




#396869 Un si beau cadeau

Posté par M de ste Collombe - 04 décembre 2022 - 04:27

Un si beau cadeau

Par un matin dété
Un enfant a saisi
Les larmes de rosée
Enfantées la nuit,
Elles se sont échappées,
Alors mon fils a ri,
et le merle a chanté,
le soleil a souri.
Les gouttes de rosée
à la brise ont fui
libres à la maisonnée
avec les éclats de rire,
De bonheur j'ai rêvé
Des perles qu'il voulut m'offrir.




#396787 Cosette

Posté par M de ste Collombe - 16 novembre 2022 - 09:35

Cosette

 

Sous le soleil pâle de l’hiver

une pauvre petite chose serre

dans ses mitaines une boule de poil

qui tremble, fragile, sous les frimas. 

Sous la neige deux regards se fondent, 

le bleu des yeux de la fillette se mire

dans les yeux immenses du chaton. 

Vous qui passez prenez garde d’en rire, 

qu’une lueur brille en vos cœurs féconds. 




#396244 Pour Lara

Posté par M de ste Collombe - 09 septembre 2022 - 07:21

Pour Lara


Les yeux clos j’invoque ton nom : Lara !
Ô Dieux, convoquez Vénus et Calypso
pour que mon défunt amour émerge des flots
au cœur desquels jadis solitaire  il sombra,

Je revois encore le paquebot
albâtre des Messageries Maritimes
fendant la mer  dans un adieu ultime,
tes cheveux au vent, fanal doré sur les eaux.

Un profond soupir me ravive ta voix,
une lueur devient brasier, me submerge,
dans mon cœur ton regard de jade émerge,
se précipite vers moi, nous emporte, Lara !




#396223 Elle veut un poème d'amour

Posté par M de ste Collombe - 05 septembre 2022 - 05:46

Bonjour Laurence
Cela se lit comme on descend une rivière avec lespérance de découvrir locéan et ses trésors


#396205 Quai des brumes

Posté par M de ste Collombe - 03 septembre 2022 - 02:05

Mes deux chansons préférées de Brassens: les passantes et supplique pour être enterré sur la plage de Sète
Pour ce poème jai voulu évoquer le fameux film quai des brumes et le regard de Michèle Morgan
Mes deux chansons préférées de Brassens: les passantes et supplique pour être enterré sur la plage de Sète
Pour ce poème jai voulu évoquer le fameux film quai des brumes et le regard de Michèle Morgan


#396194 Quai des brumes

Posté par M de ste Collombe - 02 septembre 2022 - 11:02

Quai des brumes


Pas à pas la lune naissante
dévoile de tes traits 
les plus humbles secrets,
Ô mystérieuse passante,

la brume règne sur le quai ,
seule  la caresse obsédante
et pâle de Tanit paresse, 
chante la triste goualante,

tes yeux  à la vie renaissent 
au cœur des ténèbres envoutantes,
ton sourire enjôleur blesse
mon âme et  à jamais me hante.