Le poème qui suit, Amour déçu, est écrit suivant l'une des diverses formes de rondeau, à savoir 6 quatrains, dont le premier et le sixième sont les mêmes. Dans chacun des autres, du 2ème au 5ème, le dernier vers est l'un de ceux du quatrain d'introduction, par ordre. Le tout en alexandrins, à rimes croisées, entièrement sur l'alternance du premier quatrain.
Le premier vers, je l'ai porté en moi longtemps avant d'en faire quoi que ce soit. J'avais trouvé cette phrase et la trouvais jolie, émouvante, mais je n'arrivais à l'intégrer dans rien.
Tu troubles tant mon cœur et le mets en émoi
Quand tu passes, riant, le soir sur le chemin,
Passant à ma porte sans un regard pour moi
Qui, seule au portillon, ravale mon chagrin.
Attendant ton amour, je ne suis qu’un pantin,
Fragile et pantelante dès lors que je te vois ;
Oui, mes jambes flageolent au portail du jardin.
Tu troubles tant mon cœur et le mets en émoi !
Tu rentres des garrigues quand le soleil flamboie,
Enveloppé d’odeurs, lavande et romarin.
Le temps semble arrêté, et je ne vois que toi,
Quand tu passes, riant, le soir sur le chemin.
Et pourtant je le sais, que je t’attends en vain !
J’ai beau te supplier d’œillades qui larmoient,
Tu ne montres toujours que fierté et dédain,
Passant à ma porte sans un regard pour moi.
Que mon cœur est triste, qu’en mon âme il fait froid !
Me voici prisonnière d’amour sans lendemain,
Espérant que tu tournes ton regard vers moi,
Qui, seule au portillon, ravale mon chagrin.
Tu troubles tant mon cœur et le mets en émoi
Quand tu passes, riant, le soir sur le chemin,
Passant à ma porte sans un regard pour moi
Qui, seule au portillon, ravale mon chagrin.
Septembre 2011