
Soirée Plumes en voix
Posté par Cyraknow,
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billets d'info et d'h...
17 mai 2014
·
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scène ouverte carcassonne soirée poésie
Eh oui, hier, soirée Plumes en Voix, organisée comme d'habitude à la MJC de Carcassonne, l'une de ces soirées scène ouverte à thème, comme nous faisons depuis trois ans, quasiment, avec un succès croissant. L'une de ces soirées où la musique des mots est aussi présente que celle des instrumentistes du groupe.
La musique des mots... Ce n'était d'ailleurs pas, hier, qu'une simple expression descriptive. C'était le thème même de la soirée: "lorsque les poèmes sont mis en musique, ou la musique des mots". Un bien beau sujet.
Pour ce faire, j'avais fait une liste de tous ces poèmes magnifiques mis en musique par Brassens, de "La Prière" à "La ballade des dames du temps jadis", en passant par "Le petit cheval", "Gastibelza", "La légende de la nonne", et quelques autres, notamment ma favorite "Il n'y a pas d'amour heureux". Mais, avant d'entamer Brassens, j'ai voulu entrer en matière avec "Le déserteur" et le moins connu "De velours et de soie", tous deux mis en chanson par Reggiani, sur des poèmes de Boris Vian, qui nous narra lui-même précédemment cette fable d'un déserteur. Du coup, devant céder la scène, je n'ai même pas pu pousser la chansonnette avec les poèmes version Brassens.
Je le regrette... Mais je ne suis pas peu fière de moi... en dépit du complexe que j'ai lorsqu'il s'agit de taquiner la muse du chant, j'ai tout de même osé chanter les deux poèmes de Vian. Si si, c'est vrai !
Le contraire est souvent magnifique, aussi: des chansons si belles, si riches, qu'on peut les lire sans musique, comme des poèmes.
"La chanson de vieux amants, "Le plat pays", du Brel encore et toujours, et même "Ne me quitte pas", pourtant écrite avec ce rythme chaloupé difficile à lire de cinq pieds par vers, dont un journaliste dit un jour au Grand Jacques qu'elle était la plus belle chanson d'amour qu'il connaissait. Ce à quoi Brel, superbe, lui répondit : "alors, vous n'avez rien compris. Ce n'est pas une chanson d'amour, mais de désespoir."
Du Barbara, aussi, avec "Gottingen", "Nantes", "Paris quinze août"...
Oui, décidément, les chansons de certains se lisent comme des poèmes.
Moi qui parle trois langues, je pense que le français est particulièrement riche de poèmes à chanter, ou de chansons à lire. Ce n'est, à mon sens, mais certains en disconviendront, pas du tout la même chose dans le langue d'Oscar Wilde ou celle de Garcia Marquez.
Un nouveau venu, dont j'espère que nous le reverrons, nous a déclamé de tête le long et superbe poème "Au Lecteur" de Baudelaire , qui sert de préface au Spleen, et dans lequel se trouve ce vers qui me chamboula lorsque je le découvris à treize ans: "Nos vices sont têtus, nos repentirs sont lâches". Dix quatrains, de mémoire! Pas facile, chapeau.
Que j'aime Baudelaire! A treize ans, il ouvrit pour moi un monde où, tout d'un coup, la poésie était autre chose que les bluettes de Lamartine ("Un seul hêtre vous manque, et tout est des peupliers" comme nous disions entre copains de classe) étudiées en cours. Il révolutionna ma vision de la poésie, de l'écriture poétique, du sens du mot.
La soirée fut un franc succès, ayant attiré poètes, musiciens, chanteurs, mais aussi simples lecteurs de poésie ou spectateurs passionnés, tous venus dans l'optique de parler poèmes et musique entre amis, et d'applaudir les performances des uns et des autres dans la bonne humeur. Vraiment, j'aime ce groupe qui s'est soudé au fil du temps. Beaucoup sont de véritables amis.
Cela se termina sur un boeuf accordéon, piano , guitare acoustique. Sympathique, vibrant, dans une atmosphère détendue et bon enfant.
plusieurs d'entre nous restèrent longtemps sur le parking à discuter, après que le veilleur de la MJC nous ait fichus dehors, afin de pouvoir fermer pour la nuit.
A refaire, très vite. Malheureusement, il ne reste plus qu'une soirée Plumes en Voix de prévue avant que nous ne nous séparions pour l'été. Ce sera le calme plat, en juillet et août, hormis deux événements annuels spécifiques. C'est quand même un comble,que d'être prof et de dire vivement la rentrée!
La musique des mots... Ce n'était d'ailleurs pas, hier, qu'une simple expression descriptive. C'était le thème même de la soirée: "lorsque les poèmes sont mis en musique, ou la musique des mots". Un bien beau sujet.
Pour ce faire, j'avais fait une liste de tous ces poèmes magnifiques mis en musique par Brassens, de "La Prière" à "La ballade des dames du temps jadis", en passant par "Le petit cheval", "Gastibelza", "La légende de la nonne", et quelques autres, notamment ma favorite "Il n'y a pas d'amour heureux". Mais, avant d'entamer Brassens, j'ai voulu entrer en matière avec "Le déserteur" et le moins connu "De velours et de soie", tous deux mis en chanson par Reggiani, sur des poèmes de Boris Vian, qui nous narra lui-même précédemment cette fable d'un déserteur. Du coup, devant céder la scène, je n'ai même pas pu pousser la chansonnette avec les poèmes version Brassens.
Je le regrette... Mais je ne suis pas peu fière de moi... en dépit du complexe que j'ai lorsqu'il s'agit de taquiner la muse du chant, j'ai tout de même osé chanter les deux poèmes de Vian. Si si, c'est vrai !
Le contraire est souvent magnifique, aussi: des chansons si belles, si riches, qu'on peut les lire sans musique, comme des poèmes.
"La chanson de vieux amants, "Le plat pays", du Brel encore et toujours, et même "Ne me quitte pas", pourtant écrite avec ce rythme chaloupé difficile à lire de cinq pieds par vers, dont un journaliste dit un jour au Grand Jacques qu'elle était la plus belle chanson d'amour qu'il connaissait. Ce à quoi Brel, superbe, lui répondit : "alors, vous n'avez rien compris. Ce n'est pas une chanson d'amour, mais de désespoir."
Du Barbara, aussi, avec "Gottingen", "Nantes", "Paris quinze août"...
Oui, décidément, les chansons de certains se lisent comme des poèmes.
Moi qui parle trois langues, je pense que le français est particulièrement riche de poèmes à chanter, ou de chansons à lire. Ce n'est, à mon sens, mais certains en disconviendront, pas du tout la même chose dans le langue d'Oscar Wilde ou celle de Garcia Marquez.
Un nouveau venu, dont j'espère que nous le reverrons, nous a déclamé de tête le long et superbe poème "Au Lecteur" de Baudelaire , qui sert de préface au Spleen, et dans lequel se trouve ce vers qui me chamboula lorsque je le découvris à treize ans: "Nos vices sont têtus, nos repentirs sont lâches". Dix quatrains, de mémoire! Pas facile, chapeau.
Que j'aime Baudelaire! A treize ans, il ouvrit pour moi un monde où, tout d'un coup, la poésie était autre chose que les bluettes de Lamartine ("Un seul hêtre vous manque, et tout est des peupliers" comme nous disions entre copains de classe) étudiées en cours. Il révolutionna ma vision de la poésie, de l'écriture poétique, du sens du mot.
La soirée fut un franc succès, ayant attiré poètes, musiciens, chanteurs, mais aussi simples lecteurs de poésie ou spectateurs passionnés, tous venus dans l'optique de parler poèmes et musique entre amis, et d'applaudir les performances des uns et des autres dans la bonne humeur. Vraiment, j'aime ce groupe qui s'est soudé au fil du temps. Beaucoup sont de véritables amis.
Cela se termina sur un boeuf accordéon, piano , guitare acoustique. Sympathique, vibrant, dans une atmosphère détendue et bon enfant.
plusieurs d'entre nous restèrent longtemps sur le parking à discuter, après que le veilleur de la MJC nous ait fichus dehors, afin de pouvoir fermer pour la nuit.
A refaire, très vite. Malheureusement, il ne reste plus qu'une soirée Plumes en Voix de prévue avant que nous ne nous séparions pour l'été. Ce sera le calme plat, en juillet et août, hormis deux événements annuels spécifiques. C'est quand même un comble,que d'être prof et de dire vivement la rentrée!