
Gérardine
gérardine forme fixe contemporain prosodie
Il s'agit là d'une "gérardine", l'une de ces formes dites fixes. Celle-ci a pour intérêt d'être une forme contemporaine, et est en passe d'acquérir des lettres de noblesse auprès des poètes amateurs desdites formes fixes.
Cette forme est due à l'imagination de Gérard Laglenne, qui lui consacra de nombreux poèmes, au point d'en remplir un recueil: "Gérardine: Quinzain décroissant".
Ce fut un ami commun à monsieur Laglenne et moi-même qui m'aiguilla vers cette forme. il n'a pas dû vous échapper que j'aime et recherche les formes fixes, et que j'écris presque exclusivement en vers classiques. Aussi cet ami pensa-t-il qu'une nouvelle forme me procurerait de nouvelles opportunités d'écriture...
C'est une forme d'une structure tout à fait particulière. Oui, c'est un quinzain, mais non, pas sous forme habituelle de trois quintils.
Ici, le poème va décroissant: quintil / quatrain / tercet / distique / monostiche, et se doit d'être écrit, toujours, en alexandrins, plus spécifiquement alexandrins à deux hémistiches (par opposition, bien sûr, à l'alexandrin en trois parties dont, zut, le nom m'échappe)
L'alternance de rimes féminines et masculines est obligatoire, évidemment, et uniquement rimes classiques, visuelles aussi bien qu'auditives (donc, ne pas faire rimer "blanc" et "glan
La structure prosodique doit être A-B-A-B-A / B-C-B-C / D-C-D / A-D / A
ou encore A-A-B-B-A ...
Ce qui donnera , en alternance M-F-M-F-M / F-M-F-M / F-M-F / M-F / M (si M = masculine et F = féminine)
Dernière difficulté: le poème se déroule, comme une histoire, vers sa conclusion. Le monostiche final doit donc "résumer" ce qui précède, ou le conclure. A cet effet, ce dernier vers reprend tout ou partie du vers 1. Quoi qu'il en soit, le vers 1 doit être clairement reflété, voire repris, dans le vers 15, en donnant le sentiment d'être arrivé à la fin d'un cycle, d'une histoire, d'une évolution.
Ainsi, si vous observez mon interprétation de la forme, vous verrez que le vers 1 décrit le tout début du crépuscule, avec "s'enveloppe dans l'ombre" au présent, alors que le vers 15 montre que la nuit est entièrement tombée, et que le crépuscule est donc terminé, avec "s'est enveloppé d'ombre", passé composé.
Pour finir, voici un lien vers mon tout premier effort en la matière. Je l'avais envoyé à monsieur Laglenne pour conseil; il a eu la gentillesse de me l'analyser, comme si je devais le présenter officiellement pour concours ou publication. Il y avait beaucoup à revoir... J'espère avoir fait mieux cette fois-ci.
Comme monsieur Laglenne avait dit à notre ami commun "Nous dirons de ce poème qu'il est, comme pour les oeuvres premières de Picasso, votre période bleue."
http://www.toutelapo...-sur-ses-mains/
Au plaisir de lire vos réalisations sur cette forme...
- bibi, Stagire, M. de Saint-Michel et 1 autre aiment ceci
Merci pour ces précisions fort intéressantes sur cette forme que je ne connaissait pas !