L'Île du Levant – Oliver Delabre
Au delà du levant, en des flots lointains
Accepte douce main comme offrande satin
Tu souris : le ressens, ce matin palatin ;
Paupières closes noient nos plaisirs incertains.
Rejoins-moi nue d’envie et fragile à choyer
Au bout de la jetée près de l’âme noyée
De la barque brune, où tendent fiers ajoncs
Caressant belle ondée, et rochers sauvageons.
Ecoutons-y brise perdue d’océan vain,
Où se cachent les mots irisés du refrain
Murmuré, frissonné, de nuit au coeur divin,
Poussant au grand large, « Amant du Temps serein ».
Profitons d’aurore, à suivre libellules
Et libres Vanesses de leur volée sans bulles :
Beaux danseurs au matin, ivres du temps soleil
À nous ailer damnés de beauté irréelle.
Rêvons, où nous irons en Pays des Cinq Sens
Où l’interdit se meurt sans une évanescence,
Où nos mains ressemblées, vagueront de plaisance
À travers voyages, en noble réjouissance.
Au delà du levant, en l’Île-Paradis
Retiens notre chagrin ; Offrande, du maudit !
Tu pleures : le perçois, ce soir de l’Au-revoir ;
Lèvres entrouvertes, louent l’Amour d’un miroir.
Oli ©L’Île du Levant
© (P)-28/12/15 à Audrey (12p) *A06