Mardi 10 janvier 2012 / 0110
Ohirondelle.fr ne répond plus. La grande migration peut-être ... La Chine l'Inde, la Laponie, où donc est-elle partie ? Loin des prétentieux manoirs de l'Europe, un jour, c'est plus fort qu'elle, elle s'envole fuyant les monastiques enseignements, l'ombre du Collège de France et de ses grands recteurs.
C'est elle qui m'a donné mon premier cours de poésie, par grand froid, à l'angle d'un bois venté qui sifflait nos oreilles de sa mélancolie d'été. Alors vous écrivez ? Et dans la foulée elle m'avait expliqué la naissance du romantisme en le situant dans le grand courant, toujours en mouvement, de notre littérature. Puis elle avait enchaîné sur la nécessité d'aller chercher au plus profond de soi, de se méfier des clichés et de chercher sans relâche le mot juste, tout en veillant à la beauté du résultat.
Ohirondelle.fr ne répond plus. Que dirait-elle aujourd'hui de cette traduction de sa pensée. Plus tard, elle m'a offert un curieux livre d'un poète arabe. L'auteur Khayyãm; certains de ses quatrains font un surprenant éloge du vin :
Sache ceci : que de ton âme tu seras séparé,
Tu passeras derrière le rideau des secrets de Dieu.
Sois heureux... tu ne sais pas d'où tu es venu
Bois du vin... tu ne sais où tu iras.
Ohirondelle.fr je ne sais où tu t'en vas, mais tes conseils avisés me manquent. Tu les dispenses là-bas, sans trop te soucier de la notoriété de l'établissement, dans ces lointains où l'on apprend notre langue. Et lorsque tu reviendras, je te saluerai comme tu aimes à l'être : souriant, mains jointes et courbant le dos, rendant ainsi hommage à la femme de cœur et à la terre qui la porte.