Samedi 5 mai 2012 / 0227
Voici que me revient en mémoire l'histoire d'un jardinier dément qui s'était mis en tête de détruire la laideur des villes par les plantes. Alors tous les soirs il plante lianes, ruines de Rome (qui donne son titre au roman) et autres végétaux envahissants. Rien ne doit plus être symétriquement à la botte de Le Notre. Tout se doit à l'exubérance, à la folie créatrice, à la force insensée des "mauvaises herbes". Chacune s'engage dans l'armée secrète du Casse bitume.
On pourrait considérer cet ouvrage de Pierre Senges comme un livre initiatique. Depuis sa parution, nombre de citadins partent à l'assaut de l'espace public pour créer çà et là des jardins provisoires, donner du sens aux innombrables ronds-points, et créent de véritables forêts vierges sur leur balcon.
Les troupes sont là, prêtes à bondir au moindre relâchement des employés municipaux. La dame de onze heures comme la belle de nuit viendront bientôt arpenter le trottoir et occuper la rue pour réclamer leur dû.