Ouverte est la porte en cuivre du monde,
et sur son seuil, tout là-haut, je me tiens.
De là, c’est l’infini que mes yeux sondent,
et nul ne voit l’infiniment lointain.
Aussi pénétrante ma vue se fasse,
plus rien en contrebas pour l’arrêter.
De tout ce que j’ai connu, plus de trace :
grand ou petit, vie ou mort – effacés !
Un pas dans cette voie indiscernable,
et plus de retour possible pour moi…
Pourquoi tremblez-vous ? Suivez-moi, que diable !
Car du cosmos, la porte en cuivre bat !
Deuxième poème du recueil Moln (Nuages, 1922) de Karin Boye, traduit par Leo Dhayer
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