Lundi 18 juin 2012 / 0271
La mer presque vacante remue sans y penser quelques corps fatigués. La frange dorée du sable s'étire longuement jusqu'aux rochers. Face à moi, la pluie lave à grandes eaux, une île qui espère sa manne de touristes.
Bientôt l'été.
La plage gronde et renâcle sous les roues des engins qui entrent en action. On ratisse, on récure à grands frais. Je n'entends plus le cri des mouettes gouailleuses. On hissera demain le drapeau bleu.
Bientôt l'été.
Il est grand temps de fuir la vague des vacances, celle qui s'acharne année après année à détruire tout ce qu'elle peut, histoire de se venger des mois d'humiliations.
Bientôt l'été.
Le soleil a intérêt de briller s'il ne veut subir l'invective. Histoire de s'entraîner, en terrasse, on multiplie déjà par trois le prix de la coupe de glace en se plaignant de la pingrerie de ces clients qui ont perdu entre temps, trois points de pouvoir d'achat.
Bientôt l'été.
Bouche béante, la mer silencieuse, savoure déjà l'instant où elle digèrera son premier noyé.
Bientôt l'été.