Jeudi 8 novembre 2012 / 0405
Petit gloussement de plaisir. Épisode vient de me relire. Le fait de l'avoir cité ? Mon dernier poème ? Il ne s'expliquera pas. Puis il décide de se laver. À mon tour de glousser. L'eau qui le difracte, une bulle de savon qui devient grise, le gant de toilette s'active, s'active ... Il tente de se glisser entre mon pied et le début de sa silhouette. Ça chatouille. Nous rions ensemble. Il ne rit plus. Il reste désespérément, sombrement transparent, immatériel.
Face à la lumière pour ne pas le gêner, je le laisse pleurer longuement. J'en profite pour sécher les éclaboussures que son énergique excès de propreté ont laissées sur le carrelage de la salle de bain.
Sortir aussi devient un problème. Comment le protéger du froid. Même en m'entourant d'une grande cape, une grande partie de son corps se retrouve à découvert. Il éternue, coule du nez. Je suis alors doté d'une belle trace d'escargot. Fragile mon ombre. J'en suis réduit à choisir des jours sans soleil, c'est le seul moyen de le perdre de vue, de lui accorder quelques vacances.
En attendant mon retour, il se cale dans un fauteuil, à contre jour, et il ronfle.