Jeudi 14 février 2013 / 0498
Foutu squelette, j'en ai tiré bien des expressions dont aucune qui ne me satisfasse. Toi qui disparaîtras en dernier, je n'arrive pas à t'extraire de la chair qui te protège. Terreur secrète des os qui déambulent, effroyable vision des charniers, solitude ultime où le dialogue avec soi-même s'interrompt, tu as pourtant cette prestance démantibulée, presque élégante qui habille les facultés de médecines de notre présence posthume.
Tu présides à des assemblées de carabins un instant effrayés. Rassurés par ton silence, ils se moquent jusqu'à ce que l'habitude fasse de toi un objet du décor de leur quotidien. Ils t'exhibent à l'occasion pour quelques rites douteux, sans imaginer une seconde que ce squelette là, c'est celui de mamie qu'ils ont tant pleuré.
Oh non, tu n'es pas triste mon vieux tas d'os, tu déraisonnes encore à te chercher du sens.