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#360539 Au parc

Posté par Julien Hoquet - 17 mars 2019 - 10:45

Je me suis fait du cinéma

Assis sur ce banc public

Et ça m'a fait drôle de vous voir

En promenade dans ce tableau romantique

Par ce ciel beau comme un Magritte

Je contemplais vos cœurs de cerf-volants

S'envoler avec une pléiade de baisers

Et d'après mon scénario

Je vous entendais rêver si fort

Une petite maison bleue

Un jardin tout en fleurs

Et des rires d'enfants

Comme une ronde de bonheur

Que de rêves vous aviez

Lorsque derrière une rangée de cyprès

Vous êtes disparus de ma rêvasserie

 

Et puis, la cadence de mon cœur

S'est rythmé aux saisons surréalistes

Songeur comme une statue

Seul sur ce banc public

Les années ont défilé

À un train d'enfer

 

Et lorsqu’une vielle dame trop réelle

Est apparue

Sortant de l’allée des cyprès

Tordue comme un arbre de Mondrian

Le dos rond comme une voûte romane

Cette vieille dame brisée

Sous le poids des amours malheureuses

Me ramenait à la réalité

C'était toi

Seulette et sans amour

Comme tu l'avais toujours été

Je m'étais fait du cinéma

De toute ma vie

Je n'attendais que toi

Jaloux comme un biniou

Au chant des sirènes

Comme dans ces préraphaélites

Que tu aimais tant...

 

Aux voix lancinantes

De nos vies absentes

Nous nous croyons blessés

Avant même d'aimer

 




#369397 Seul

Posté par patricia moles - 10 novembre 2019 - 03:33

Seul

 

 

C'est un Dimanche agréable,

Le soleil brille ce matin,

ça change rien.

Il est triste ce matin.

 

Il a une pierre dans le cœur,

C'est lourd à porter,

ça change rien.

Il est triste ce matin.

 

Pourtant  les gens l'aiment bien.,

Ca change rien.

 

Il a beaucoup d'amis,

Avec lesquels il boit de temps en temps

une bonne bière,

Il a monté un café associatif,

Pour que les gens puissent se rencontrer,

Et être moins seuls.

 

Il a le cœur sur la main,

Il te donne sa chemise,

De bon cœur.

Mais il semble n'avoir droit à rien,

Peut-être est-ce là son chagrin.

 

il vit seul,

et des soirs,

ça craint.

 

 

P.Moles-Herreman    le 10/11/2019

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#361803 Notre-Dame de Paris, ce 15 avril 2019

Posté par M. de Saint-Michel - 21 avril 2019 - 12:39

Notre-Dame dans les flammes

Le coeur saigne sur fond de braise
en grand scandale y découvre
cette passion où le Christ tombe et retombe
ces clous crevant la chair
sous le souffle mauvais du siècle
La beauté dont la peau s'arrache
pleure des larmes noires
tandis que l'esprit titube vacille chancelle
en quel fracas
Bientôt la nuit sinistrement rougeoie
fardée par les mille démons
qui hantent nos pensées

Mais des ténèbres mêmes où gésir
à même les décombres ardents
ou l'enchevêtrement des étoiles jetées bas
une croix d'or rayonne
une statue de la Vierge sourit
Un ange peut-être passe
devant qui n'en veut croire ses yeux
et monte comme flèche jusqu'aux nues
la prière collective de la France
Plus forte que les plaies d'enfer
plus forte que la mort dont se rient les gargouilles
l'espérance ouvre ses ailes

Notre-Dame dans les âmes

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#301153 Mari

Posté par AURE - 23 mai 2015 - 05:50

la terre plie

les êtres

           

azur intercepté

 

l’épouvante

contraint

le jour

           

corps de lune morte   

 

inacceptée

-  nos cris

tôles ouvertes

comme des ventres

 

 

Mari

indienne à l’enfant

ta main échouée

dans la mienne

papillon froid

sur un trottoir

de Buenos-Aires

             

 

la mort

s’arrache

un sourire

de soleil crevé

 

 

 

 

à Mari

Indienne Atacama

 

l’hôpital ne l’a pas acceptée

nous sommes retournés au village

2h de route

son cadavre assis à mes côtés

(1983)

 

Fichier joint  medium_Chaman_ecoute_.2.jpg   61,58 Ko   2 téléchargement(s)

 

                               Chaman en Transe

                                   (Traditionnel)




#298637 laisse de basse mer

Posté par Escamillo Cavradossi - 17 avril 2015 - 04:51

 
 
une laisse de basse mer
 
sous les roches de l’estran
s’accrochent là des souvenirs chinois
des étrilles s’escriment et s'étripent à cœur joie
des réminiscences débullent et s’envasent
dans l’arène meuble de mes boites noires
des vers arénicoles tracent las leurs stigmates moirés
en voies ébranchées de fausses remembrances
les limons de mon âme s’incrémentent
sur les pierres abrasées
dans la lie de mon passé
le présent en calice choisit ses mensonges 
les maints songes si puissants 
fondent dans la lise
des souvenirs réels ou factices
sans avoir pris le temps du vécu
ils délirent 
dans la mouvance de mes souvenances 
en transe d’errance
ces délaissés sablés de la mer
attendent  la transhumance 
de l’ardoise magique 
la vague au loin bat la mesure 
mais le vent pousse au delà de la batture
mon regard devant
le vent vivant se lève et vante l’avenir
le vent sait que le meilleur souvenir 
est toujours à venir
 



#295096 Jardin japonais...

Posté par jim - 24 février 2015 - 04:58

Une brise légère

comme distraite

ciselée d'accalmies passives

anime paresseusement la brume glissant

sous l'ovale d'un petit pont de bois

 

pas de reflets tremblants

nulle majestueuse cascade de soleil flamboyant

juste de l'herbe

des bouquets épars

et un étang paisiblement assoupi

sous l'ovale d'un petit pont de bois

 

l'aube point

l'aurore s'en vient

ramenant la chaleur en chemin

mais la vive coloration de l'été renaissant

se désire encore

subtil émerveillement de nuances délicates

 

on pourrait croire l'avènement d'un dieu tout prochain

s'il n'y avait ces mains

ces doigts fragiles

se perdant en vain

sous l'ovale d'une petit pont de bois

ce matin...

 

jim




#287456 Sonnet noir

Posté par M. de Saint-Michel - 23 novembre 2014 - 12:35

Ce corps qui fut le tien aux plages de l'absence
je le regarde Aucun mot n'y suffit Déjà
il s'éloigne suivant l'oubli qui l'outragea
jusqu'au seuil du partir Nul et nu il commence

l'impensable voyage où règne le silence
Dire s'il revêtit philosophe ou goujat
n'a point de sens La forme en quoi il se figea
quelque temps me fait voir sa dérision immense

Bientôt même ô destin je ne pourrai toucher
cette paupière vide ou ce bras détaché
de son geste Plus rien n'aura de lui mémoire

Dispersée son horreur m'apprend ce que je suis
aux frissons de l'horloge Un peu de fièvre noire
Et je regarde en moi le miroir de minuit


#376457 Pour une muse

Posté par M. de Saint-Michel - 01 mai 2020 - 12:19

Muse éclaboussante de soleils stygiens
exultante jusqu'à l'ivresse plurielle
fascinante au gré des mille et un secrets
déchirante par son cri de grâce pure

Muse dont le regard transperce le deuil
dont l'alchimie génère l'or des prières
dont le rire magnifie le sang du coeur
dont l'insolence est nimbée d'un flot de liesses

Muse aux promesses de ciels énamourés
au désespoir foudroyé par quel délice
aux chiens aboyant à l'entrée des enfers
à la neige où rouler son âme de flamme

Muse musicienne d'un sanglot à vif
guerrière en quête d'une terre lactée
tsarine parée d'étoiles à foison
songeuse éprise d'un silence mystique

Muse pour qui la beauté voudrait mourir
pour qui les quatre saisons ne sont que cendres
pour qui le bonheur se blasphème crûment
pour qui les loups fleurent de riches légendes

Muse que le désert caresse à ravir
que la passion désenchaîne magistrale
que l'angoisse traque de fièvre en ferveur
que la sagesse auréole de folie

Muse à même le trottoir des jours défunts
à même la fourrure des nuits charnelles
à même le parfum absolu des lys
à même la croix des plus hautes promesses


#371546 Est-il un ciel plus bleu...

Posté par M. de Saint-Michel - 28 janvier 2020 - 02:04

Est-il un ciel plus bleu que celui de l'enfance
Ainsi pense l'errant qui s'approche du soir
Les vents froids peu à peu effilochent l'espoir
ne lui laissant au coeur qu'un rêve sans défense

Il continue pourtant d'avancer pas à pas
L'horizon il le sait est un leurre un appât

Nulle auberge où s'asseoir Où endormir sa peine
Depuis quand n'a-t-il pris de repos Un repas

Sur les sables voici que son ombre se traîne
qui bientôt dans la nuit cet hiver devra choir
Il songe à ses parents gisant dans un trou noir
Azur où donc es-tu ô lumière lointaine