Aller au contenu

Contenu le plus aimé


#371546 Est-il un ciel plus bleu...

Posté par M. de Saint-Michel - 28 janvier 2020 - 02:04

Est-il un ciel plus bleu que celui de l'enfance
Ainsi pense l'errant qui s'approche du soir
Les vents froids peu à peu effilochent l'espoir
ne lui laissant au coeur qu'un rêve sans défense

Il continue pourtant d'avancer pas à pas
L'horizon il le sait est un leurre un appât

Nulle auberge où s'asseoir Où endormir sa peine
Depuis quand n'a-t-il pris de repos Un repas

Sur les sables voici que son ombre se traîne
qui bientôt dans la nuit cet hiver devra choir
Il songe à ses parents gisant dans un trou noir
Azur où donc es-tu ô lumière lointaine


#300396 Un mot

Posté par FlorentM - 12 mai 2015 - 08:13

Si le mot est l’essence et le sens de la chose,

La dessinant à l’eau d’un pinceau de silence,

S’il avance à demi sous la plume et se pose

Sur un liseré d’air où mon cœur se balance,

Si le mot, c’est l’absence et le parfum de rose

De l’amour envolé sans laisser une chance,

À ses maux malheureux le destin ne s’oppose

Car le mot sans la chose est encore l’essence.




#262572 Hallali

Posté par M. de Saint-Michel - 28 avril 2014 - 12:33

Après que nous aurons atteint la nuit des corps
et longtemps amassé de rides souveraines
après que nous aurons fait le tour de nos peines
déjà presque évanouies éclateront les cors
en la vieille forêt où veille la licorne
aux yeux de jeune fille et d'immense sanglot
Après que nous aurons épuisé toute l'eau
de nos pleurs et que nous restera l'ombre morne
qui cerne les amants près de s'envelopper
dans le drap de l'oubli sous les pluies sans mémoire
nous entendrons monter comme une lune noire
l'aboiement du silence au coeur inoccupé
Et le vent surgira traînant dans son ornière
les voix d'antan les mots qui nous faisaient trembler
les rêves les parfums la brûlure du blé
nos fièvres faites fleurs retombées en poussière
Alors sur notre cou nous sentirons le froid
d'un couteau ébréché sa lame lente et dure
Alors le sang trouera notre ultime blessure

Et nous passerons nus les portes de l'Effroi


#369393 Sur sa balançoire

Posté par Sinziana - 10 novembre 2019 - 01:12

Lire un poème
c’est monter sur sa balançoire d’enfance
celle en bois écaillé
celle qui vous emporte
dans sa course oscillante
sa course consolante
loin de l’école et des devoirs du soir
De plus en plus vite
de plus en plus haut
les pieds dans le ciel
Et l’on recommence
un aller sans retour
qui ne redescend jamais.
 
Sinziana Ionesco Octobre2019
Photo: Pixabay

 

 

Fichier(s) joint(s)




#301153 Mari

Posté par AURE - 23 mai 2015 - 05:50

la terre plie

les êtres

           

azur intercepté

 

l’épouvante

contraint

le jour

           

corps de lune morte   

 

inacceptée

-  nos cris

tôles ouvertes

comme des ventres

 

 

Mari

indienne à l’enfant

ta main échouée

dans la mienne

papillon froid

sur un trottoir

de Buenos-Aires

             

 

la mort

s’arrache

un sourire

de soleil crevé

 

 

 

 

à Mari

Indienne Atacama

 

l’hôpital ne l’a pas acceptée

nous sommes retournés au village

2h de route

son cadavre assis à mes côtés

(1983)

 

Fichier joint  medium_Chaman_ecoute_.2.jpg   61,58 Ko   2 téléchargement(s)

 

                               Chaman en Transe

                                   (Traditionnel)




#298637 laisse de basse mer

Posté par Escamillo Cavradossi - 17 avril 2015 - 04:51

 
 
une laisse de basse mer
 
sous les roches de l’estran
s’accrochent là des souvenirs chinois
des étrilles s’escriment et s'étripent à cœur joie
des réminiscences débullent et s’envasent
dans l’arène meuble de mes boites noires
des vers arénicoles tracent las leurs stigmates moirés
en voies ébranchées de fausses remembrances
les limons de mon âme s’incrémentent
sur les pierres abrasées
dans la lie de mon passé
le présent en calice choisit ses mensonges 
les maints songes si puissants 
fondent dans la lise
des souvenirs réels ou factices
sans avoir pris le temps du vécu
ils délirent 
dans la mouvance de mes souvenances 
en transe d’errance
ces délaissés sablés de la mer
attendent  la transhumance 
de l’ardoise magique 
la vague au loin bat la mesure 
mais le vent pousse au delà de la batture
mon regard devant
le vent vivant se lève et vante l’avenir
le vent sait que le meilleur souvenir 
est toujours à venir
 



#295096 Jardin japonais...

Posté par jim - 24 février 2015 - 04:58

Une brise légère

comme distraite

ciselée d'accalmies passives

anime paresseusement la brume glissant

sous l'ovale d'un petit pont de bois

 

pas de reflets tremblants

nulle majestueuse cascade de soleil flamboyant

juste de l'herbe

des bouquets épars

et un étang paisiblement assoupi

sous l'ovale d'un petit pont de bois

 

l'aube point

l'aurore s'en vient

ramenant la chaleur en chemin

mais la vive coloration de l'été renaissant

se désire encore

subtil émerveillement de nuances délicates

 

on pourrait croire l'avènement d'un dieu tout prochain

s'il n'y avait ces mains

ces doigts fragiles

se perdant en vain

sous l'ovale d'une petit pont de bois

ce matin...

 

jim




#287456 Sonnet noir

Posté par M. de Saint-Michel - 23 novembre 2014 - 12:35

Ce corps qui fut le tien aux plages de l'absence
je le regarde Aucun mot n'y suffit Déjà
il s'éloigne suivant l'oubli qui l'outragea
jusqu'au seuil du partir Nul et nu il commence

l'impensable voyage où règne le silence
Dire s'il revêtit philosophe ou goujat
n'a point de sens La forme en quoi il se figea
quelque temps me fait voir sa dérision immense

Bientôt même ô destin je ne pourrai toucher
cette paupière vide ou ce bras détaché
de son geste Plus rien n'aura de lui mémoire

Dispersée son horreur m'apprend ce que je suis
aux frissons de l'horloge Un peu de fièvre noire
Et je regarde en moi le miroir de minuit


#376457 Pour une muse

Posté par M. de Saint-Michel - 01 mai 2020 - 12:19

Muse éclaboussante de soleils stygiens
exultante jusqu'à l'ivresse plurielle
fascinante au gré des mille et un secrets
déchirante par son cri de grâce pure

Muse dont le regard transperce le deuil
dont l'alchimie génère l'or des prières
dont le rire magnifie le sang du coeur
dont l'insolence est nimbée d'un flot de liesses

Muse aux promesses de ciels énamourés
au désespoir foudroyé par quel délice
aux chiens aboyant à l'entrée des enfers
à la neige où rouler son âme de flamme

Muse musicienne d'un sanglot à vif
guerrière en quête d'une terre lactée
tsarine parée d'étoiles à foison
songeuse éprise d'un silence mystique

Muse pour qui la beauté voudrait mourir
pour qui les quatre saisons ne sont que cendres
pour qui le bonheur se blasphème crûment
pour qui les loups fleurent de riches légendes

Muse que le désert caresse à ravir
que la passion désenchaîne magistrale
que l'angoisse traque de fièvre en ferveur
que la sagesse auréole de folie

Muse à même le trottoir des jours défunts
à même la fourrure des nuits charnelles
à même le parfum absolu des lys
à même la croix des plus hautes promesses


#369379 Tout ira bien, le printemps reviendra

Posté par Julien Hoquet - 09 novembre 2019 - 06:20

Dors grand-papa dors

Mon tour est venu

De guetter à la fenêtre

L'arrivée des grands bateaux

Aux voiles de lumières

Remontant un fleuve oublié

Pour nous dessiller le regard

 

Dors grand-papa dors

T'étais un homme de peu de mots

Dans un pays sans nom

ENFIN! Grand-papa

LÀ-BAS!

Je les vois ces belles voiles

Elles viennent nous libérer

De cette noire mélancolie

 

Dors grand-papa dors

Je témoignerai de la patience

Et de la fulgurance

Des anciens guetteurs

Qui comme toi ont préféré

À toute cette misère viscérale

Un printemps éternel

Dors grand-papa dors

T'avais raison, l'hiver c'est absurde

 

Tu entends la cloche qui sonne

(À Notre-Dame-du-Bon-Secours)

Les marins sont revenus de mer

Le cœur salé de tous ces frissons horribles

Qui accompagnent les tempêtes terribles

Pourtant leurs filets de pêche

Sont remplis de chants d'oiseaux

Allons embrasser ces pêcheurs

Ils ont besoin des caresses

De la terre et du ciel

Après avoir baroudé

Ces océans de novembre

Mais dors grand-papa

Je veille au grain

Un champ de blé d'or

Nous attend

 

Tout ira bien

Le printemps reviendra (bis)

 

 




#369397 Seul

Posté par patricia moles - 10 novembre 2019 - 03:33

Seul

 

 

C'est un Dimanche agréable,

Le soleil brille ce matin,

ça change rien.

Il est triste ce matin.

 

Il a une pierre dans le cœur,

C'est lourd à porter,

ça change rien.

Il est triste ce matin.

 

Pourtant  les gens l'aiment bien.,

Ca change rien.

 

Il a beaucoup d'amis,

Avec lesquels il boit de temps en temps

une bonne bière,

Il a monté un café associatif,

Pour que les gens puissent se rencontrer,

Et être moins seuls.

 

Il a le cœur sur la main,

Il te donne sa chemise,

De bon cœur.

Mais il semble n'avoir droit à rien,

Peut-être est-ce là son chagrin.

 

il vit seul,

et des soirs,

ça craint.

 

 

P.Moles-Herreman    le 10/11/2019

Fichier(s) joint(s)