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Funeral Blues, by W.H. Auden

Posté par Cyraknow, dans In the language of Shakespeare, billets d'info et d'h... 31 mai 2012 · 40 070 visite(s)

in English Auden
Je vais assister demain à l'enterrement de mon jeune, talentueux, beau, gentil (et plus encore) cousin de 27 ans, Antoine.
Il s'est battu longuement et courageusement contre sa leucémie, qui le rongeait. Il a eu la chance rare de trouver un donneur avec un pourcentage extrêmement élevé de compatibilité. On a donc pu lui faire une greffe de moelle osseuse. Il a repris le travail, recommencé à vivre... puis la maladie, après ce répit illusoire, est revenue en force, et l'a terrassé en deux semaines seulement.
Je pense avec beaucoup de tristesse à sa mère et sa soeur, qui perdent si jeune un être si cher.

Pour lui rendre hommage, voici donc le poème de W.H. Auden, "Funeral Blues", connu aussi sous le titre de son premier vers "Stop all the clocks".

Ce poème, sous sa forme traduite, rendit W.H. Auden, jusque-là quasiment inconnu en France, célèbre du jour au lendemain, à la suite de sa lecture dans le film " 4 mariages et un enterrement".
S'il est si méconnu en France, ce n'est pas le cas dans le monde anglophone, où il est considéré comme l'un des poètes majeurs du 20ème siècle.
Voici donc:

Funeral blues

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead

Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,

My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;

Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.




Ainsi qu'une traduction:

Arrêter les pendules, couper le téléphone,

Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne.

Faire taire les pianos, et sans roulements de tambours,

Sortir le cercueil avant la fin du jour.

Que les avions qui hurlent au dehors,

Dessinent dans le ciel ces trois mots, Il Est Mort.

Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices,

Ganter de noir les mains des agents de police.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,

Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,

Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.

Je croyais que l'amour jamais ne finirait, j'avais tort.

Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye,

Démonter la lune et le soleil,

Vider l'océan, arracher la forêt,

Car rien de bon ne peut advenir désormais.



Dors bien , jeune Antoine.





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