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les arbres morts

Posté par William Valant, dans Alexandrie Alexandra 16 juin 2019 · 432 visite(s)

Les arbres morts

L'hiver tombant sous le ciel lumineux et blanc
Des arbres en veille, des sentinelles du vent,
Se dressent tous en lignes, nobles fiers et vaillants,
Mêlant à la neige la beauté de leur chants.

Ils sont là le coeur vaillant s'élancent emportés
A arracher leurs racines du sol gelé
Prêts à bondir sur un marcheur trop en confiance
Criant de leurs surhumains efforts en silence

Envahisseurs brisés dans leur élan féroce
On sent la vraie force de ces anciens colosses
Prisonnière de leurs branches blanchies de glace
Ils sont immobiles, le vent siffle sur place.

Mais pour qui étaient ces bras en arches élevés ?
Pour quelle cérémonie sont-ils préparés ?
Sur quel palais imaginaire veillaient-ils ?
Étaient-ils d'un spectre l'armée surnaturelle ?

Ils sont là aujourdhui figés dans leur mystère
Ils veillent sur des ruines, lugubres et austères
Pétrifiés dans leur assaut ils gardent l'air fier
Fidèles à leur mission depuis des millénaires

Derniers gardiens d'un palais aux portes de fer
Ils protègent d'une inaccessible barrière
Des châteaux ancestraux invisibles à nos pairs
Ils sont les Piliers d'airain, vigies de l'enfer

Ils sont l'obscur antre du voleur Masferrer
Ce loup qui avait pris l'abîme pour repaire
Ils ont le visage sombre de lord Tiphaine
L'ermite entouré d'effroi comme d'une chaine

Ils vont sans bruit au son de trompettes muettes
En nombre, armée funeste de géants en quête
L'air vibre encore en choeurs puissants des cris jaillits
Des chauve-souris, fidèle horde qui les suit.

Leurs sinistres tourbillons font fuir les corbeaux
Ils vont sous la lune ourdis de piques et rameaux
Leurs pointes se découpent sur le disque blanc
La lumière fuit où s'élancent leur sarments.

A l'assaut d'un belligérant imaginaire
Cette sinistre armée, austère et tout en fourches
A pour escorte la peur, et son air farouche
Lorsqu'elle apparait, terrifie ses adversaires.

Ces puissants fantômes noirs sur les champs de neige
Patrouilleurs de la cour d'un royaume invisible
Guettent sous leur écorce de pierre, impassibles,
La fin du maléfice ancestral qui les fige.

[William Valant]




































 



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