L'homme puissant qui passe, de son oeil impavide, voit sans regarder
toute la misère du monde, sans égard aucun, crevant à ses pieds,
il reste là, sans observer, sans inspecter, sans repérer, indifférence franche,
les autres battant les cartes de leur destin en émulsion intense,
les cartes tombant une à une de leurs mains, fouettant affolées le pare-brise des horizons,
fantoches en quête de chemin ou de voix rêvant un avenir à foison.
Rester debout, marionnettes actionnées au fil dérisoire des illusions,
rester debout en chantant le blues jetant le sort du présent, aux tons
se déclinant en mots noirs, couleur de peau ou de désespoir au nœud trainant, languissant,
rythmes et accords frappés de cordes sèches, renforçant esprit et corps
des sans - rien qui sortent leurs tripes à la réplique crève - cœur se vrillant en croque - entorse.
Source : Blues